Le régime Tshisekedi a réveillé tous les démons qui étaient dans les placards en levant le moratoire sur la peine de mort en République démocratique du Congo.
Si certains soutiennent qu’il s’agit d’une démarche pour imposer un silence à l’opposition politique afin de mieux régner, d’autres orientent leur argumentaire vers la sacralité de la vie humaine. Mais, dans les 2 cas, c’est le gouvernement congolais qui est pris en partie, lui qui a décidé d’exécuter désormais les condamnés à mort.
Le prix Nobel congolais s’est également invité dans le jeu. Pour Denis Mukwege, la mesure des autorités congolaises est non seulement anticonstitutionnelle mais elle vient aussi remettre en cause le fondement même de la démocratie tant vantée.
« La levée du moratoire sur l’exécution de la peine de mort est inconstitutionnelle et illustre une dérive autoritaire et un recul inquiétant du système de protection national des droits humains« , dénonce-t-il.
L’opposant justifie notamment sa position par le fait que la justice congolaise a officiellement été réputée malade par son magistrat suprême et redoute ainsi que les décisions des juges contre des prévenus soient partiales et fassent ainsi condamner des innocents.
« Cette mesure populiste est particulièrement dangereuse dans un pays où la justice est dysfonctionnelle et « malade », le déficit d’indépendance et d’impartialité du système judiciaire est notoire et la justice militaire ne prévoit pas de double degré de juridiction, en violation des garanties procédurales inhérentes à un procès équitable« , renchérit l’opposant.
Partant de ce qui précède, Denis Kadima plaide carrément pour l’abolition de la peine de mort et la réforme du secteur judiciaire congolais en vue de la protection des libertés fondamentales.
« De nombreuses études ont démontré le caractère non dissuasif de la peine de mort. Nous prenons l’abolition pure et simple de la peine de mort et une réforme profonde des secteurs de la sécurité et de la justice pour consolider un état de droit protecteur des libertés fondamentales« .
Il faut rappeler que c’est depuis le 15 mars dernier que la ministre de la justice a annoncé la levée du moratoire sur la peine de mort afin que des traitres, essentiellement des militaires, soient exécutés s’ils sont condamnés à mort. Une décision prise dans un contexte d’agression menée par le M23 au Nord-Kivu.
Charles Mapinduzi