Retranché dans ses fermes depuis la fin des élections présidentielles de décembre 2023, Moïse Katumbi ne s’est plus trop affiché dans les affaires politiques congolaises.
Mais, face aux récurrentes malversations financières enregistrées au pays, l’opposant a choisi de sortir de la réserve. Et l’affaire qui a brisé son silence est celle relative à la surfacturation des forages d’eau par le ministre du Développement rural, François Rubota.
Dans un message sur son compte X, l’ex-gouverneur plaint la gouvernance actuelle qui viole constamment les lois sur les marchés publics, dit-il, et témoigne que le prix d’un forage est de 20.000$ alors que les autorités congolaises l’ont fixé à plus de 250.000 $, soit plus de 10 fois le coût standard.
Moïse Katumbi rappelle ainsi que les Congolais souffrent et attendent d’être secourus par l’Etat congolais. Il avance que ces fonds détournés auraient pu servir à aider les vulnérables qui crèvent de faim et de maladie.
Dans la foulée, il se demande pourquoi le Fonds monétaire international et la Banque mondiale se taisent face à ces scandales répétitifs. Il s’attaque également à la justice congolaise qui saute sur les opposants dès la première alerte.
« Notre pays est dans un état lamentable. En violation des dispositions de la loi sur les marchés publics, le ministère des Finances débloque 400 millions USD mode d’urgence pour 1000 forage. J’ai réalisé plus de 500 forages dans ma carrière, le coût standard pour un est de moins de 20 000 USD. Où va l’argent », affirme-t-il avant de poursuivre :
« Le FMI et la Banque mondiale gardent le silence face à ce scandale. L’argent gaspillé pourrait aider des millions de compatriotes dans le besoin. La justice congolaise, si rapide avec les opposants, reste silencieuse. La corruption et la mauvaise gestion des fonds publics posent des questions brûlantes. Qui sont les coupables », s’interroge-t-il.
Partant de ce qui précède, Moïse Katumbi exige que lumière soit faite sur le dossier afin que les Congolais soient mis au courant et que la justice s’occupe des coupables.
« Les Congolais exigent des réponses et des sanctions sévères contre ceux qui ont orchestré cette escroquerie. Il est temps d’instaurer une transparence totale », chute-t-il.
Rappelons-le, le ministre d’Etat sortant en charge du Développement rural a signé un scandale en engageant un contrat léonin sans passer par le Conseil des ministres.
A en croire des données parvenues à Partisan-rdc.net, le projet consiste à placer des forages dans les milieux ruraux. Et, c’est là que les faits deviennent scandaleux : François Rubota a surtaxé le forage avec une machine d’eau en le fixant à 256.000 dollars américains.
Des experts du domaine soutiennent qu’un forage coûterait jusqu’à 20.000$ ou, pour les plus radicaux, quelque 30 mille dollars américains. Cependant, le ministre d’Etat a décuplé le coût, question de tirer son épingle du jeu.
A en croire notre source, la société Stever de Mike Kasenga et de Samba Batshili est mise en contribution. Pourtant, en creusant dans le passé, Mike Kasenga a été emprisonné dans une affaire des routes alors que Samba Batshili reste toujours interdit de quitter le pays dans un dossier des lampadaires.
On renchérit que le groupe a touché 80 millions de dollars pour 300 forages au prix de 256.000$ chacun et jusqu’ici, moins de 20 forages ont été réalisés à Kinshasa et à Kisangani alors que le groupe a déjà été payé depuis 2022.
La République démocratique du Congo est ni plus ni moins un pays à détournements. Pourtant, des dossiers chauds qui exigent des fonds souffrent toujours. Sur le plan sécuritaire, les déplacés de guerre crèvent de faim et le gouvernement semble ne pas intervenir faute de moyens alors qu’à côté, des membres de l’exécutif se gavent de nourritures.
Charles Mapinduzi
