Que ferait aujourd’hui Étienne Tshisekedi s’il se retournait dans sa tombe, lui qui, au prix de sa vie, a payé de sa sueur et de son énergie pour l’avènement d’un État de droit, d’une RDC démocratique et d’une UDPS forte et puissante ?
Aurait-il imaginé qu’à l’accession au pouvoir d’un Tshisekedi, son fils, l’UDPS disparaîtrait ou, tout au moins, perdrait les repères jusqu’à devenir méconnaissable ? Que des questions sans réponses!
De ces jours, l’Union pour la démocratie et le progrès social est au bord de l’implosion. Contrairement à d’autres formations politiques (PPRD, MPR) qui prospèrent dès leur arrivée au trône, l’ex-plus vieux parti politique d’opposition est un cas à part. Comme si l’élévation de Félix Tshisekedi comme président de la République venait signer l’arrêt de mort de l’UDPS.
Jusqu’ici, il y avait des dissensions internes qui laissaient transparaître des ça ne va pas. Et, ce qui était à sauver pouvait toujours l’être. Mais, à la seule condition que Félix Tshisekedi gouverne bien le pays ou qu’Augustin Kabuya ne soit pas le secrétaire général du parti.
Malheureusement, concours des circonstances, le président congolais s’est totalement montré improductif, prouvant à la face du monde que l’UDPS était comme une peste ravageuse qui précipite le pays dans un trou. Pendant ce temps, arrivé toujours on ne sait comment à la tête du parti, Augustin Kabuya a pris les rênes de l’UDPS jusqu’à lui faire perdre toute sa superbe.
Et, les contestations internes portées au grand jour au sein du parti sont encore venues enfoncer le clou, annihilant ainsi tout l’espoir que la formation politique au pouvoir revienne à la vie, surtout pas après le second quinquennat de Félix Tshisekedi.
Il est clairement établi qu’aujourd’hui plus qu’hier, l’UDPS se trouve à un tournant décisif de son histoire. Les récents événements ont finalement mis en lumière les tensions qui étaient cachées et tout le monde s’en est rendu maintenant compte.
D’ailleurs, à moins que Tshisekedi intervienne urgemment et en personne, le pays risque d’assister à un affrontement entre les factions anti et pro-Kabuya. Ce qui ne ferait qu’entacher l’image du régime qui, déjà, est noircie par la mauvaise gouvernance fatshiste.
Mais, l’avenir de l’UDPS est hypothétique. Il est aujourd’hui à l’image du MPR, le parti de Mobutu. Dans les années 90, autrefois unifié et puissant, le MPR s’est désintégré sous le poids des luttes internes et de mauvaise gestion.
A ce temps-là, le manque de cohésion et de leadership efficace a conduit à l’éclatement du parti et à la chute du régime Mobutu. Cette dissolution a laissé un vide politique et a précipité une période d’instabilité dans le pays. Depuis, le MPR anciennement parti d’Etat, n’est plus revenu de ses cendres.
Clairement, l’UDPS emprunte inéluctablement la même voie. Et, elle est déjà à un point de non retour. Sauf si le Saint-Esprit fait irruption aux dernières, le parti présidentiel en RDC se précipite vers l’irréparable. L’après Tshisekedi au pouvoir sera inévitablement fatal.
Charles Mapinduzi
