Pour une fois, depuis l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir, la présidence de la République a réussi à être discrète. Constamment critiqué pour la fuite régulière des documents parfois secrets des services de l’ANR ou l’ex-DMIAP, le régime est parvenu à rendre mystérieux le déplacement de Félix Tshisekedi.
Aujourd’hui, peut-être à l’exception de très proches du président congolais, ni les diplomates ni les médias nationaux ou internationaux ne sont au courant de là où le successeur de Joseph Kabila a pu bien filer.
Par où est-il donc finalement passé ? Sexe des anges. Il n’est ni au Rwanda, parce que l’affirmation du média belge RTBF a déjà été démentie par la présidence, ni à Paris. Est-il à Bruxelles comme l’ont attesté certaines sources? Là aussi, mystère.
A en croire des informations relayées par Jeune Afrique, l’avion présidentiel, le Boeing 737-900 immatriculé DRC001 s’était tout de même posé à Bruxelles le 7 avril peu avant 15h. Mais, l’appareil s’y trouve toujours jusqu’à ces jours.
Cependant, le dirigeant congolais n’y aurait fait qu’une simple escale. Car, en croire toujours des sources non encore entrecoupées, après avoir atterri en Belgique, il aurait pris un autre vol qui aurait pris la direction du Vietnam en passant par la Guinée Bissau et les Bahamas, avant de rejoindre de nouveau Bruxelles le 9 avril.
Des soupçons ont même circulé sur son état de santé. Félix Tshisekedi serait-il donc malade? Une raison de plus pour que les services secrets soient davantage discrets quant à son déplacement à l’étranger ? Toutes ces questions restent pendantes.
Toutefois, le pays continue de vivre sans savoir où se trouve son dirigeant.
« Ça fait déjà quasiment cinq jours que le peuple congolais est privé de son droit constitutionnel à l’information : le droit de savoir où se trouve le chef de l’Etat. Ce n’est pas une situation normale. Cette information n’est pas une faveur que l’on nous fait, c’est notre droit. C’est avec notre argent qu’il voyage. Nous le payons pour ça. Il n’y a qu’en Corée du Nord et chez les thuriféraires d’un tel système que l’on trouve ça normal. Si dans les jours qui suivent, c’est toujours l’omerta, mon opinion est qu’il faut envisager la mise en œuvre du constat constitutionnel de la vacance à la tête de L’Etat. L’institution président est aux abonnés absents, le pays ne peut s’autoriser le luxe d’attendre. C’est aux intéressés de nous donner des informations qui n’insultent ni notre âge ni notre intelligence », commente le Katumbiste Hervé Diakesse.
Mais, il se pourrait que Félix Tshisekedi soit attendu au pays ce vendredi 12 avril, à en croire certaines indiscrétions.
Charles Mapinduzi
