La guerre lancée entre le régime de Kinshasa et Fridolin Ambongo risque d’être longue et populaire, s’il faut emprunter les mots de mzee Laurent Désiré Kabila.
En effet, les 2 camps ne se ratent presque plus depuis que le cardinal de Kinshasa a dit une homélie très critique vis-à-vis de la gouvernance actuelle du pays. Pour le pasteur catholique, la RDC est « un malade dans un état presque comateux », où les populations sont abandonnées et où l’armée est quasi-inexistante, a-t-il dit.
Dans cette optique, le prélat a sous-entendu que les Congolais qui ont choisi de rejoindre le M23 peuvent l’avoir fait à cause de frustrations provoquées par le régime qui semble avoir abandonné le peuple à son sort face aux problèmes existentiels qui guettent la République.
Mais, réagissant à ces propos lors d’un briefing de presse, le porte-parole du gouvernement congolais a demandé que Fridolin Ambongo éclaire sa position qui passe dans l’opinion comme un recrutement tacite en faveur des groupes armés. Patrick Muyaya a alors estimé que la déclaration du cardinal était de nature à encourager les jeunes à prendre les armes contre l’Etat.
Et, dans un bref message de ce vendredi 5 avril, l’archevêque de Kinshasa a de nouveau tiré sur les gouvernants. D’abord, ils les accusent, sans les citer, de pactiser avec les groupes armés. Allusion peut-être faite aux groupes Maï-Maï actifs dans l’Est que le gouvernement appelle abusivement aujourd’hui Wazalendo (patriotes), sans oublier les FDLR dont on accuse Kinshasa d’être des collobarateurs pour combattre le M23.
« On ne peut pas comprendre que des personnes qui aiment véritablement le Congo deviennent des alliés aux groupes armés qui sèment le chaos et la désolation », écrit-il.
Puis, sur un autre chapitre, il dénonce l’attitude des autorités qui se gavent alors que le peuple trime dans la misère.
« On ne pourrait pas construire une paix véritable dans un pays où ceux qui dirigent se paient gracieusement et abandonnent la population dans la misère », ajoute le prélat catholique.
Comme sous Kabila, Fridolin Ambongo est resté coriace vis-à-vis du régime. Ce qui lui a valu d’être attaqué par des pro-Tshisekedi.
Charles Mapinduzi
