L’après élections en République démocratique du Congo est et sera un moment très déterminant. D’ailleurs, il pourrait éventuellement présager l’avenir de l’Union sacrée, car sa survie en dépendra impérativement.
En dépit de l’absence de bilan du régime, des leaders politiques tshisekedisés ont battu campagne pour le candidat du pouvoir, allant jusqu’à mouiller leurs maillots comme jamais on ne l’aurait pensé.
En dépit de la misère que traverse le pays, le manque d’infrastructures, l’insécurité innommable, le chômage, le taux galopant du dollar, la corruption, les détournements, le gré à gré, ceux-ci ont tenu à persuader les Congolais que c’est celle-là la vie qu’ils méritaient et qu’ils devraient consolider ces acquis sous le leadership de Félix Tshisekedi.
Mais, croyaient-ils en leur propre confession ? Ou s’agissait-il de garantir leur avenir politique dans cette Union sacrée où le lait et le miel coulent à flot ? C’est effectivement celle-là la question. Mais tout va bientôt se savoir.
Car, dans les tout prochains jours, Félix Tshisekedi devra nommer son premier ministre, chef du gouvernement qui, à son tour, devra nommer son équipe. Comme on le dit, c’est là où les Romains s’empoigneront et les Perces se perceront. Sans nul doute.
Car, chacun d’entre les caciques qui ont imposé Tshisekedi exigeront à être récompensé dans un gouvernement qui, en principe, ne devrait pas dépasser une cinquantaine de membres.
Ce qui sous-entend qu’il y aura des milliers qui ne seront pas servis, ces aigris qui regretteront d’avoir tout donné à Tshisekedi sans rien bénéficier de retour. Certains pourraient éventuellement même rejoindre l’opposition politique pour combattre un régime qu’ils ont aidé à se réinstaller pour un second mandat.
Conscients de ces enjeux, 4 leaders politiques de l’Union sacrée ne veulent plus perdre leur temps. Quelques jours seulement après l’investiture de Tshisekedi, ils s’affichent en prélude de la répartition à venir des tâches.
Ce mardi 23 janvier, Vital Kamerhe (AA/UNC et AVK), Julien Paluku de l’AB50, Jean-Lucien Bussa (CODE et CDER) et Tony Shiku (AMSC), qui se sont déjà ligués, annoncent la sortie d’une grande plateforme politique post-électorale.
Le quatuor revendique 231 députés dont 101 nationaux et plus de 120 provinciaux et espère que ceci est une recette non négligeable qui leur permettra de peser dans le futur gouvernement. Ainsi est-on donc parti pour le début de grandes manœuvres politiques qui seront non sans conséquences sur l’avenir de la plateforme qui soutient Félix Tshisekedi.
Charles Mapinduzi