Le président congolais est toujours dans les airs. Lors de son premier quinquennat, il vantait une diplomatie agissante qui l’a encouragé à sillonner le monde et à rencontrer des responsables étatiques de plusieurs nations, disait-il alors.
Mais, en campagne électorale en décembre dernier, Félix Tshisekedi rassurait à ses électeurs que s’il réussissait à décrocher un second mandat, il reviendrait dans le Congo profond pour remercier les Congolais.
Cependant, le second mandat décroché, le chef de l’Etat semble avoir changé son agenda. Au lieu de s’atteler à connaître son propre pays en engageant de vraies descentes sur le terrain, il a choisi à nouveau l’étranger en réactivant « ses tours du monde ».
Il y a peu, il était à Addis-Abeba (Ethiopie) au sommet de l’Union africaine. Puis, il a pris l’avion pour Windhoek, en Namibie, afin de participer aux funérailles du président namibien décédé. Le lendemain, Tshisekedi a pris le vol pour Luanda (Angola) pour rencontrer Joao Laurenço. Le jour suivant, il a atterri à Bruxelles, en Belgique pour une mission dont les contours n’ont pas été éclairés.
Sans prendre un moindre repos, le président congolais est arrivé à mAntalya (Turquie) où se déroule la 3e édition du Forum diplomatique AntalyaDF. Ici, il espère rencontrer le président truc Erdogan et accorder quelques audiences.
Dans l’opinion, on dénonce que le chef de l’Etat ait décidé de tourner son regard vers l’extérieur alors qu’il promettait de réduire ses sorties lors de son second quinquennat. Qu’il ait décidé de reprendre les avions, cela est interprété comme du mépris vis-à-vis des Congolais à qui il a fait des promesses pour se faire réélire.
Félix Tshisekedi a ainsi fait 5 voyages à l’extérieur dont 3 en Afrique, 2 en Europe et aucun dans son propre pays. Des déplacements au moment même où les Congolais du Nord-Kivu ainsi que des militaires engagés contre le M23 attendent sa présence physique pour être réconfortés. Décidément, entre le Congo et l’étranger, il a fait son choix. Et, ce n’est pas la RDC qu’il a choisie alors qu’au cours de sa campagne électorale, il a taxait un de ses adversaires d’être un candidat de l’étranger.
Charles Mapinduzi
