Comme prévenait déjà Joseph Kabila dans son dernier discours en tant président de la République, « la position géographique de la RDC au centre du continent, partageant 9 frontières avec des voisins directs, est, certes, un atout mais aussi, malheureusement, un levier sur lequel les ennemis du Congo agissent régulièrement pour tenter de le déstabiliser, de le diviser et de se donner les moyens d’en exploiter les nombreuses ressources à qses dépens ».
Dans la perspective de l’ancien président, le Congo est peut-être aujourd’hui victime de sa position géographique. Autrement, il est victime de la faiblesse de ses dirigeants incapables d’assurer la souveraineté de l’Etat. Dans l’est, il fait déjà face au M23, un groupe armé issu des laboratoires de Kigali.
Depuis fin 2021, cette rébellion est restée menaçante mais les autorités congolaises ne sont toujours pas parvenues à s’en défaire. Si 3 territoires (Rutshuru, Masisi et même Nyiragongo) sont déjà sous son emprise, un 4e, celui de Lubero, est également dans son viseur depuis quelques semaines.
Par ailleurs, en maintes reprises, des rebelles sud-soudanais viennent aussi se balader sur le sol congolais, dans l’ancienne province orientale sans que le gouvernement n’agisse. En même temps, dans le Sud-Kivu, c’est des groupes burundais comme les Red Tabara qui signent des incursions contre des villages.
Et, c’est dans ce contexte d’instabilité générale que le Bas-Uélé a enregistré sur son sol des rebelles centrafricains. Le Bas-Uélé, peut-on le rappeler, était, jusqu’en 2015, une partie de la Province orientale avant que le pays n’éclate en 26 provinces.
L’administrateur du territoire d’Ango qui se dit inquiet relaie que ces hommes ont pénétré le sol congolais suite à leur traque dans leur pays, la RCA. Malheureusement, ils sont bien armés, même si jusqu’ici, ils ne sont pas encore responsables d’incidents majeurs contre les citoyens.
« Des rebelles centrafricains sont entrés sur notre territoire, près de la frontière avec la RDC, dans le territoire d’Ango et d’autres dans le territoire de Bongo. Il y a quelques jours, les Russes avec certaines forces d’autodéfense organisées par les fils du terroir de la RCA, se sont mis d’accord pour traquer ces rebelles à Vinyomboki. Lorsqu’on les traque là-bas, ils traversent directement vers nos 2 territoires, c’est-à-dire à Ango et Bongo », explique Marcellin Mazale, l’administrateur précité.
Marcellin Mazale craint ainsi pour l’avenir. Il redoute que ces hommes armés deviennent une vraie menace contre les populations locales et appellent l’armée congolaise à parer à toute éventualité.
La République démocratique du Congo est trop critiquée suite à la porosité de ses frontières. L’espace congolais est tellement accessible aux étrangers que n’importe qui a la possible d’y accéder par de moindres efforts.
Charles Mapinduzi