De Congolais revivent le chemin de la croix depuis que Congo Airways, la seule avion étatique nationale congolaise a indiqué qu’elle suspendait ses vols domestiques depuis le 11 septembre dernier.
L’absence criante de ces vols a totalement enclavé le pays, tant la Compagnie africaine d’aviation (CAA), elle qui détient le monopole des opérations aériennes aujourd’hui, ne parvient pas à répondre efficacement à la forte demande en raison de sa flotte insuffisante et la multiplication des rotations qui nécessitent une certaine vigilance en terme d’entretien.
Pour relier la capitale congolaise et vice-versa, les ressortissants congolais sont contraints de passer par Addis-Abeba, en Ethiopie, Kigali (Rwanda), Nairobi (Kenya) encore Brazzaville, les provinces étant dépourvues de connexions aériennes internationales. Le calvaire est tellement grand alors que le Directeur général de l’aviation a indiqué qu’il lui manquait seulement 33 millions de dollars en tout pour remettre sur pied le transport aérien via Congo Airways.
Francine Muyumba plaide ainsi pour que les autorités congolaises pensent à la situation que traversent les Congolais à ce moment difficile. Fort de ses 16 milliards de dollars de budget, le régime Tshisekedi ne peut manquer 33 millions de dollars, voire 100 millions pour acheter de nouveaux appareils, mentionne la sénatrice dans un document.
« Les Congolais sont contraints de voyager en prenant des risques évitables, ce qui reflète avant tout un problème de gouvernance. Nous demandons instamment au gouvernement de débloquer rapidement une somme de 33 millions de dollars pour soutenir la compagnie nationale. En plus, le gouvernement doit renégocier le contrat d’achat des avions Embraer dont le contrat avait été signé avec une société brésilienne. Selon nos informations, le coût d’achat de ces avions s’élève à environ 100 millions de dollars, une somme que le gouvernement pourrait aisément trouver dans le budget de 16 milliards dont la propagande fait état », écrit-elle.
L’inquiétude est également grande dans plusieurs coins de la République.
« Goma-Kinshasa, pour être certain de voyager, prenez Ethiopian ! Donc vous irez d’abord à Addis-Abeba, et le lendemain à Kinshasa.
Sinon, vous faites Kigali-Brazza avec Rwandair, puis vous traversez le fleuve par après. C’est l’option la moins longue.
L’autre option, c’est Kigali-Nairobi-Kinshasa. Mais l’escale à Nairobi peut dépasser les 10 heures », prévient à son tour le journaliste Rodriguez Katsuva.
Pour combien de temps, Congo Airways sera donc cloué au sol? Tout dépendra de la façon dont le gouvernement s’y prendra en décaissant ou non les fonds, a indiqué le DG de cette aviation.
Charles Mapinduzi