En République démocratique du Congo, l’aube pointe à l’horizon. Le changement âprement négocié par les forces vives, politiques et sociales du pays n’est qu’à 6 jours. Car, sauf surprise de la dernière minute, la Commission électorale nationale indépendante continue de maintenir la date du mercredi 20 décembre pour les élections générales qui devront permettre aux Congolais de se choisir leurs nouveaux dirigeants.
En lisse, 2 principaux challengers à la présidentielle : Moise Katumbi et Félix Tshisekedi. Cependant, sur le terrain, le président sortant est devancé par l’opposant de sorte que la peur semble bien avoir déjà gagné le camp au pouvoir. Ces dernières semaines, le régime jette des peaux des bananes sur le sentier du candidat no 3 pour tenter de l’empêcher de ratisser large.
Les derniers événements sont ceux de Moanda (Kongo Central) où le meeting de Moise Katumbi a été perturbé ou encore ceux de Kananga (Kasaï Central) où Tshisekedi a programmé son meeting dans la ville pour perturber celui de son challenger. Puis, en même temps, Matata Ponyo qui devrait se rendre à Uvira (Sud-Kivu) pour continuer à vendre l’ex-gouverneur du Katanga, a été empêché de décoller.
Ce jeudi 14 décembre, sur Radio France internationale, Moïse Katumbi n’a pas préféré lui accorder un chèque en blanc. Répondant aux questions de Christophe Boisbouvier, l’opposant a d’abord critiqué la piètre gouvernance de Fatshi.
Sur le plan militaire, alors que Félix Tshisekedi accuse régulièrement Kigali d’être à l’origine du malheur des Congolais, Moïse Katumbi se moque d’un président de la République pleurnichard tel un bébé. L’ancien gouverneur envisage d’être un président qui agit.
« Pour le moment, nous avons un président qui pleure chaque jour. Ce n’est pas en pleurant ou en attaquant qui que ce soit, Kagame ou les autres, il faut passer à l’action. Si quelqu’un me provoque, je dois me défendre. Ce qui est important, c’est avoir une efficacité. Donc, l’armée doit agir, on ne doit pas pleurer et dire que la faute est à l’autre. On a trop pleuré, pleuré qu’on ne nous respecte plus« , a-t-il regretté.
Puis, il a critiqué la politique sécuritaire du régime. Il rappelle que les députés congolais sont jusqu’à 21 mille dollars américains le mois alors que les militaires qui sont censés ramener la paix croupissent dans la misère. Il garantit qu’il augmentera la solde des FARDC une fois élu.
« J’ai un programme pour redresser la situation militaire. Monsieur Tshisekedi a oublié l’armée, nos militaires ne sont pas motivés, notre armée est très mal payée. On doit résoudre le problème de salaire, équiper l’armée. Si je suis élu, je vais augmenter leur salaire, celui des fonctionnaires de l’Etat et de tout le monde, parce que l’argent est là. Au lieu d’aller chercher des mercenaires qui nous coûtent plus de 9000 dollars par moi« , dit-il.
Au sujet de la course à la présidentielle en cours, alors que l’opposition demeure divisée, Moïse Katumbi présente Félix Tshisekedi comme le candidat le plus faible. Il soutient que le régime sortant a comme ennemi, son bilan. Moïse Katumbi est persuadé que la présidentielle est en sa faveur.
« Vous savez, le candidat le plus faible aujourd’hui, c’est Félix Tshisekedi. Regardez mes images et comparez aux images de Félix Tshisekedi. Moi, j’ai des candidats qui m’ont rejoint, des candidats très valables qui sont venus parce qu’ils savent que nous devons reconstruire ensemble le Congo. Donc, dans notre camp, nous sommes les gagnants. Nous allons gagner ces élections parce qu’il y a un rejet de la population vis-à-vis de monsieur Tshisekedi« , a-t-il chuté.
Charles Mapinduzi
