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Formation du gouvernement en RDC : malmenés par les caciques de l’Union sacrée, Félix Tshisekedi et Judith Suminwa ne savent plus à quel saint se vouer !

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Cinq mois après les dernières élections, l’Union sacrée est toujours incapable de donner au pays un nouveau gouvernement. Judith Suminwa, elle-même nommée le 1 avril 2024, ne parvient toujours pas à bouger les lignes un mois et demi-après.

Pour se dédouaner, Félix Tshisekedi a déjà trouvé la parade. Il a accusé la constitution congolaise. Pour lui, c’est elle qui bloque la sortie de cette nouvelle équipe. Mais, pour de vrai, le chef de l’Etat est confronté à son incapacité à gérer sa propre famille politique.

Félix Tshisekedi n’arrive pas à gérer les ambitions. Nombreux sont ceux qui ont mouillé leur maillot pour le faire réélire et attendent qu’on leur rendre l’ascenseur. D’autres encore sont ses proches proches qui n’ont pas été servis au premier quinquennat et qui espèrent accéder à la marmite. Il y a également ceux qui lui ont des yeux doux et qui attendent. Judith Suminwa, elle aussi, entend caser les siens.

Pendant ce temps, la grogne est très grande à l’Union sacrée. Les principaux caciques ont pris rendez-vous et attendent tirer leur épingle du jeu. Mais, ils sont plusieurs centaines pour une équipe gouvernementale qui se veut pourtant très réduite. Et, c’est ici où Félix Tshisekedi et sa première ministre ne savent par où commencer, craignant de créer des frustrés qui risquent d’être dangereux pour le pouvoir.

« La mise en place du gouvernement prend du retard. Les situations urgentes qui nécessitent la présence d’un gouvernement, avec pleins pouvoirs, sont de plus en plus nombreux (insécurité à l’Est, crise sociale, hausse du dollar, pauvreté, détournements de l’argent public, etc). Mais, les membres de l’Union sacrée bloquent la mise en place du gouvernement, notamment à cause de rivalités internes. Personne ne veut céder la place à l’autre, tout le monde veut avoir les plus de postes ministériels que possible. Et, tout se complique. Cette situation exige que l’arbitre [Félix Tshisekedi] intervienne pour trancher mais il n’intervient pas. Il a perdu le sifflet », commente Jean-Claude Katende de l’ASADHO.

Il ressort que le président congolais n’a pas de contrôle sur ses propres hommes. On a dernièrement vu lors de la désignation du candidat de l’Union sacrée pour le poste de président de l’Assemblée nationale, Félix Tshisekedi a été incapable de départager Kamerhe, Lukwebo et Mboso alors qu’il pouvait trancher et éviter que les 3 caciques se livrent à l’élection primaire pour se départager.

« C’était le cas lors de la désignation du candidat de l’Union sacrée pour le poste de président de l’Assemblée nationale. L’arbitre n’a pas eu le courage de choisir un des 3. Pour s’échapper, on a inventé les primaires qui ne sont pas prévues dans les textes de gouvernance de l’Union sacrée et on les a qualifié de symbole de démocratie alors que c’était une véritable fuite de responsabilité de la part de l’arbitre », renchérit Katende.

Malheureusement, cette gestion opaque des affaires politiques de l’Etat handicape le pays où tout est quasiment urgent. Ceux qui ont la responsabilité de stopper la descente aux affaires de la nation sont plongés dans une distraction et une indifférence qui ne disent pas leur nom.

Dans l’Est, le M23 avance alors que d’autres milices locales ravagent des localités. Sur le plan économique, le taux du dollar est galopant, le prix des produits de première nécessaire grimpe à flèche puis des détournements des deniers publics s’enregistrent à un rythme endiablé; les cris d’alarme s’accentuent sur l’ensemble du territoire national, etc.

Cinq mois après les élections et un mois et demi après la nomination de la successeure de Lukonde, les choses stagnent. Rien n’avance mais, visiblement, pour Kinshasa, les Congolais doivent apprendre à vivre avec.

Jean-Claude Katende appelle les citoyens à se mobiliser pour réveiller Félix Tshisekedi. A l’instar de nombreux compatriotes, il craint pour l’avenir du pays.

Charles Mapinduzi

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