C’était prévisible. Ou plutôt, inévitable. Les élections qu’a menées l’équipe Kadima ne pouvaient laisser indifférent aucun Congolais digne de ce nom.
Car, les irrégularités notées ça et là les ont placées au top 1 des scrutins les plus chaotiques dans l’histoire de la République démocratique du Congo depuis 2006 : fraude électorale massive en plein jour par ici, désorganisation criante par là, retards inexplicables par ailleurs, etc.
Alors que les élections devraient se tenir le mercredi 20 décembre, elles ont d’abord été prorogées jusqu’au 21. La CENI a précisé que le délai tolérable se limitait à ce jeudi 21 décembre là. Cependant, ce samedi 23 décembre, de nombreux centres de vote ont ouvert dans certaines provinces du pays. D’autres pourraient ouvrir même leurs portes le dimanche 24 décembre.
Ce qui fait que ces scrutins prennent jusqu’à au moins 4 jours, une première en République démocratique du Congo. Au sujet de la fraude, on a vu des machines et bulletins de vote détenus par des particuliers qui ont voté en dessein pour Félix Tshisekedi, allant jusqu’à bourrer les urnes. Ces cas ont été répertoriés en plusieurs endroits.
Qui pouvait donc rester insensible à cette parodie électorale, sinon les détenteurs du pouvoir qui, consciemment, ont planifié ce chaos électoral?
Consécutivement à cela, des candidats de l’opposition appellent à des manifestations sur l’ensemble du territoire national. Martin Fayulu, Denis Mukwege, Jean-Claude Baende ou encore Théodore Ngoyi veulent exprimer leur désapprobation à la façon dont les scrutins ont été organisés.
Dans une correspondance parvenue à Partisan-rdc.net ce samedi 23 décembre, ces candidats-présidents annoncent qu’ils seront dans la rue le 27 décembre prochain pour dénoncer Kadima et son processus. La lettre est adressée au gouverneur de Kinshasa, principalement.
« Nous protesterons contre les irrégularités constatées lors des opérations de vote du 20 décembre 2023 et avant. Nous protesterons, par ailleurs, contre l’extension, au delà du 20 décembre, des opérations de vote, par la CENI, en violation de la constitution et de la loi électorale. Il s’est agi d’un simulacre d’élections, organisées en violation du droit fondamental du peuple congolais« , écrivent-ils.
Il faut rappeler que peu avant, les mêmes candidats avaient déjà sollicité le report des scrutins compte tenu du contexte qui ne permettait pas de faire confiance. Cependant, leur requête avait été déboutée par la Cour constitutionnelle.
Sauf si Kadima et sa CENI se ravisent et ne cèdent pas aux caprices du régime en imposant Félix Tshisekedi, les violences aux conséquences désastreuses risquent d’embraser le pays au lendemain de la proclamation de la présidentielle.
Charles Mapinduzi