L’escalade entre Kigali et Kinshasa aura fait couler encre et salive. Plusieurs dirigeants africains et même étrangers auront tenté d’apporter leur expertise pour obtenir la désescalade, même si les 2 chefs d’Etat ennemis ont demeuré, chacun, sur leur garde.
Dans un premier temps, il s’est agi d’Uhuru Kenyetta qui était encore président au Kenya, dans le cadre du processus de Nairobi. Puis, Joao Laurenço s’est lancé dans la danse pour ce qui est du processus de Luanda. Mais, jusqu’ici, aucun signe étincelant n’a été noté.
Pas seulement. Emmanuel Macron a déjà aussi tenté en vain ses auspices pour que se décrispe la situation. Plus récemment, Salva Kiir, actuel président de l’EAC, a respectivement séjourné en RDC et au Rwanda pour les mêmes fins. Les USA, eux aussi, avaient déjà envoyé leurs émissaires. Même l’Emir du Qatar a déjà été sollicité et mis en contribution.
Cependant, tous ces efforts tardent à donner des résultats voulus. Pour l’instant, on en est à une attente d’une probable rencontre entre Tshisekedi et Kagame grâce à la médiation de Joao Laurenço même si rien ne précise encore si le face-à-face entre les 2 belligérants aura exactement lieu. Car, en attendant, l’escalade verbale ne s’est pas arrêtée.
Dans ce contexte délicat et plein d’incertitudes, le président mauritanien est peut-être le secours de la dernière chance. Aujourd’hui président en exercice de l’Union africaine, Ghazouani veut obtenir la fin des hostilités entre ses 2 homologues.
Lors de la commémoration de 30 ans du génocide au Rwanda, il a fait le déplacement de Kigali où il a rencontré Paul Kagame. La semaine avant, c’est Félix Tshisekedi qui a pris le vol jusqu’à Nouakchott pour le rencontrer.
L’objectif du dirigeant mauritanien est « d’aboutir à un cessez-le-feu rapide dans la région, puis réunir les 2 hommes autour d’une même table, ce que tente de faire depuis plusieurs mois le président angolais », rapporte-t-on.
Il s’agira peut-être de la médiation de la dernière chance pour tenter d’éteindre le feu. Mais, va-t-il y arriver? Mystère. Déjà, Félix Tshisekedi conditionne sa rencontre avec Kagame par le retrait des troupes du M23 de leur position. Ce qui est une exigence très délicate, surtout que Kigali a toujours nié son implication dans le conflit.
Charles Mapinduzi