Officieusement, la Rwanda defence force (RDF) est sur le sol congolais et opère avec et à travers le M23 dans les territoires de Rutshuru, Masisi et une partie de Nyirangongo, au Nord-Kivu.
Mais, ces dernières semaines, elle n’entend plus se cacher. D’abord, vers 2 du samedi 17 février, par ses drones, elle a visé des aéronefs militaires congolais à l’aéroport de Goma qu’elle a ratés in extremis.
Puis, dans un communiqué de son ministre des Affaires étrangères, Kigali a affirmé qu’il « prenait Félix Tshisekedi au mot par ses menaces et qu’il ajustait sa posture en conséquence, posture comprenant des mesures visant à assurer une défense aérienne complète du territoire rwandais et à dégrader les capacités aériennes offensives ».
Une menace non voilée qui en dit long sur l’intention des autorités rwandaises à vouloir de nouveau nuire à la République démocratique du Congo.
Dans ce contexte des tensions, des troupes rwandaises aidées par des mercenaires blancs que certaines sources présentent comme des Polonais, se sont renforcées le long de la frontière congolaise, à la porte de Goma.
La société civile de Nyirangongo qui partage les limites avec le Rwanda alerte sur l’intention de ces soldats RDF à entrer officiellement sur le sol congolais en passant par la petite et la grande barrière, jusque dans le territoire de Nyirangongo.
C’est ce qu’indique Mambo Kawaya qui craint une invasion de Goma et une attaque rwandaise non voilée contre la République.
« Sur la frontière congolo-rwandaise, on a vu certains mercenaires blancs qui accompagnaient des militaires rwandais qui se renforçaient au niveau de la frontière. Ils sont renforcés au niveau de la borne première, donc à partir de la grande barrière, petite barrière en montant vers Nyirangongo. On a vu plusieurs sacs de sable qui ont été placés pour certains guérites de l’armée rwandaise« , dit-il avant d’alerter :
« Leurs activités d’aujourd’hui ont montré clairement que c’est une armée qui se prépare peut-être pour faire une incursion sur le territoire congolais officiellement, cette fois-ci, et non en se camouflant sous le nom du M23. Les FARDC sont aussi au courant. A notre niveau, nous sommes en train de crier haut et fort au gouvernement congolais de prendre au sérieux les menaces qui pèsent sur la ville de Goma », explique le président de la société civile de Nyirangongo.
Kinshasa et Kigali ne se font plus de cadeau. Au mini-sommet d’Addis-Abeba du vendredi dernier, les 2 dirigeants se sont séparés dos-à-dos alors que cette rencontre pilotée par Joao Laurenço visait à aplanir les angles afin que les processus de paix de Nairobi et de Luanda soient relancés.
La désescalade n’a pas pu être trouvée, et la tension est plutôt montée d’un cran. Ce qui fait craindre un regain de violences entre les 2 parties en conflit.
Charles Mapinduzi