Une accalmie s’observait déjà sur plusieurs fronts depuis quelques jours. Les rebelles sont restés dans leurs positions sans lancer de nouvelles hostilités alors que l’armée congolaise, elle, vit un cessez-le-feu illimité. Les troupes de la SADC qui sont venues remplacer celles de l’EAC pour inefficacité n’ont toujours rien fait depuis leur déploiement en RDC en mi-décembre 2023
Cependant, des combats ont encore éclaté le lundi 29 avril en territoire de Masisi. Ici, la cité stratégique de Rubaya a été conquise, le mardi dernier, par le groupe armé pro-rwandais.
Rubaya est une entité très importante pour ses nombreux gisements miniers. Il contribue à gonfler l’enveloppe de l’Etat congolais et, jusqu’ici, elle demeurait entre les mains des forces gouvernementales dont les résistants Wazalendo.
Le M23 qui était dans les environs ont relancé les hostilités jusqu’à chasser les troupes congolaises. Des sources sur place rapportent que la partie congolaise tente tout pour reconquérir la cité sans préciser exactement où on en est avec la tentative.
Les rebelles qui viennent de prendre Rubaya essaient de se dédouaner pour couvrir. Dans une publication de Bertrand Bisimwa, le M23 indique même qu’il ne s’est pas agi de viser les sites miniers mais de prévenir contre une milice burundaise qui se préparer à attaquer des civils
« Les combats qui ont eu lieu dans les alentours de la localité de Rubaya n’avaient aucune relation avec la volonté de prendre possession des gisements miniers que regorge cette localité.
Il y a plus d’une semaine, nous dénoncions la présence dans ce secteur d’un centre d’apprentissage des groupes armés par les Forces de Défense Nationale du Burundi aux techniques d’infiltration et au maniement des armes blanches pour tuer silencieusement les civils et les mettre sur le dos de notre organisation », écrit le chef rebelle.
Comme on peut l’imaginer, il s’agit d’une échappatoire avancée par la rébellion. A chaque fois qu’elle vise une localité, elle justifie sa démarche par des motifs qui ne convainquent pas.
En séjour à Paris, en France, Félix Tshisekedi a plaidé pour le soutien de l’Elysée dans ce conflit qui l’oppose aux hommes de Kagame. Emmanuel a alors appelé Kigali à arrêter son soutien à la rébellion et à retirer ses troupes du sol congolais.
Charles Mapinduzi