Ces derniers jours, des déplacés amassés autour de la ville de Goma dans des camps ont commencé à regagner leurs villages. Surtout, depuis l’attaque du camp de Mugunga où 35 civils ont été tués alors que 37 autres ont été blessés suite à des bombardements qui les ont visés.
A les en croire, non seulement ils ne parviennent pas à survivre dans ces sites, car abandonnés par Kinshasa et même par les humanitaires mais surtout, à cause de ces attaques à la bombe devenues récurrentes alors qu’ils estimaient être dans des endroits supposés sécurisés.
Toutefois, face à cette attitude des déplacés, les autorités congolaises soupçonnent le M23 d’être à la manœuvre. Le gouverneur militaire du Nord-Kivu alerte d’ailleurs sur une infiltration, par l’ennemi, des camps des déplacés pour les sensibiliser à rentrer chez eux.
Dans un document, le général Peter Cirimwami explique que la stratégie du M23 est d’attirer des jeunes et des hommes vers les entités sous son contrôle afin de les obliger à intégrer la rébellion.
« Les informations en ma possession font état d’un groupe de gens collaborateurs et espions au service de l’ennemi M23-RDF qui sont en circulation dans notre province et ont eu la mission de sensibiliser et convaincre les déplacés de rentrer dans leurs différents milieux d’origine. Une fois de retour, les plus jeunes (hommes) physiquement acceptables seront recrutés au sein dudit mouvement », écrit le gouverneur militaire.
Il faut tout de même mentionner que la vie des déplacés de la guerre du M23 est inhumaine. Ils n’ont ni à manger, ni à se couvrir, encore moins où habiter.
Nombreux d’entre sont morts, d’autres affrontent de graves maladies comme la diarrhée à cause de l’absence de l’eau et des médicaments.
L’aide leur destinée est souvent insignifiante au regard de leur nombre très croissant et surtout de la longueur du temps qu’ils ont passé sur place. La plupart sont là depuis plus d’un an et ne savent plus accéder à leurs champs dans des zones sous contrôle du M23.
Malheureusement, dans ce contexte particulièrement difficile, ils sont victimes d’attaques à la bombe comme celle qui a frappé un camp à Mugunga et qui y a fait 35 morts.
Sur le terrain des affrontements, rien n’avance. Les rebelles contrôlent toujours des pans entiers du territoire national à Rutshuru et Masisi. Au lieu d’être détourné par l’armée, l’ennemi continue d’avancer, principalement dans le territoire de Masisi où il a récemment conquis d’importantes entités riches en coltan dont la cite de Rubaya.
Charles Mapinduzi