Une partie du Nord-Kivu est toujours entre les mains du M23, rébellion pro-Rwanda qui a refait surface fin 2021 et qui a débuté ses attaques contre des localités entre mars et juin 2022.
Plus d’un an après, ni les forces armées de la République démocratique du Congo, ni les casques bleus, encore moins les milices d’autodéfense, même pas la force régionale de l’EAC n’a réussi à débarrasser le pays de la menace. Bien au contraire.
Mais, Corneille Nanga accuse Félix Tshisekedi d’avoir ressuscité ce groupe armé défait par Kabila en 2013. L’opposant rappelle que le chef de l’Etat congolais avait signé des accords avec la rébellion qu’il avait même logée dans des hôtels de la capitale pendant plusieurs mois.
Pour lui, c’est suite à ces accords signés entre Kinshasa et les membres de cette rébellion que le M23 est rené, poussant des milliers de civils à mener une vie de misère et de déplacés.
« La RDC est victime d’une agression provoquée par le dilettantisme de monsieur Tshisekedi en personne. Son avidité du pouvoir l’avait conduit à conclure des accords aussi bien suicidaires que saugrenus avec un groupe armé fantôme jadis totalement anéanti (2013), qu’il a organisé, financé et installé dans la capitale. Monsieur Tshisekedi a signé des accords dangereux avec le mouvement du 23 Mars (M23) et son soutien le Rwanda pour des visées inexpliquées. C’est cet arrangement obscur, inconstitutionnel et non tenu, comme dans ses habitudes, qui a créé une nouvelle avalanche de guerre dans mon pays jetant dans la nature près de deux millions d’individus et amputant la République des territoires de Masisi, de Rutshuru et une partie de Nyiragongo », dénonce l’ex-président de la CENI qui est passé à l’opposition.
Par ailleurs, toujours sur le côté sécurité, le prédécesseur de Denis Kadima accuse le régime d’armer les milices dont des groupes armés locaux et étrangers parmi lesquels les FDLR.
« Le phénomène des patriotes résistants Maï-Maï surnommés Wazalendo est un business du régime Tshisekedi. Sous le prétexte fallacieux de défense de l’intégrité du territoire, Kinshasa procède par la distribution des armes, munitions et autres matériels de guerre aux groupes armés et autres forces négatives dont les FDLR ainsi qu’à la jeunesse désœuvrée en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Utilisés en appui aux combats, ils servent également à narguer la MONUSCO », affirme-t-il dans une lettre ouverte adressée au Conseil de sécurité de l’ONU.
Bien plus, Corneille Nanga s’insurge contre la présence de plusieurs armées dans l’est du pays. Il fait allusion aux FARDC, à l’EAC, à la Monusco ainsi qu’aux milices locales et étrangères
« Les statistiques des troupes concentrées dans la partie Est de la République démocratique du Congo signalent la présence de près de 40.000 militaires nationaux et étrangers dans le Nord et Sud-Kivu et l’Ituri notamment. Il s’agit principalement des FARDC, des Casques bleus et des soldats des différents contingents que compose l’EAC. S’ajoutent à cet agglomérat indigestible, des foultitudes d’autres hommes armés tels que des rebelles dits du M23 qui simulent l’agression rwandaise, des résistants Mai- Mai à plusieurs casquettes et communément appelés ‘’Wazalendo’’, des restes et progénitures des génocidaires rwandais (FDLR) et des terroristes ougandais (ADF/NALU), sans compter des fatras de mercenaires de toutes origines et aux identités amphibologiques », lit-on dans le document.
Rappelons que Corneille Nanga a rejoint l’exil et se présente désormais comme l’un des opposants farouches au pouvoir de Tshisekedi.
Charles Mapinduzi