Dans une guerre, toutes les étapes, toutes les attitudes et toutes les décisions sont toujours déterminantes. Rien ne peut être pris pour un fait divers.
Depuis 2 ans, la République démocratique du Congo tente de se débarrasser de l’épine M23, ce groupe armé issu des laboratoires du régime de Kigali. Cependant, tous les efforts mis en place n’ont pas payé jusqu’ici.
Les autorités congolaises ont même mis en contribution la force est-africaine de l’EAC mais celle-ci n’a pas permis de changer la donne. Par ailleurs, de nouveaux contingents issus cette fois de la SADC sont annoncés mais rien ne rassure que les choses se passeront comme prévues.
Quoiqu’il en soit, Félix Tshisekedi doit gagner cette guerre. Lui dont le bilan est très critiqué, surtout sur le plan sécuritaire, a tout intérêt à sortir vainqueur de cette épreuve, au besoin, avant la présidentielle de décembre, pour espérer re-gagner la confiance des Congolais aux dernières minutes. Contrairement, le successeur de Kabila risque de se briser la cervelle pour essayer de se faire réélire.
Peut-être est-ce même pour cela que, pour retourner la situation, Kinshasa semble de nouveau à pied d’œuvre, si l’on s’en tient aux indiscrétions du média franco-africain Jeune Afrique.
A en croire le magazine dans son article paru le vendredi 10 novembre dernier, l’armée congolaise se propose de positionner 3 drônes militaires près de la frontière avec le Rwanda, 3 engins qui font partie d’une commande effectuée au début de l’année et supervisée par le chef de la maison militaire, le lieutenant-général Franck Ntumba.
« Les drônes de combat CH-4B, acquis auprès de la société China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) ne pourront cependant pas être immédiatement utilisés dès leur livraison. Transportés en pièces détachés depuis début novembre lors de plusieurs voyages à l’aéroport de Kavumu, il est sécurisé par des instructeurs roumains sous le commandement d’Horatius Potra, dans la province du Sud-Kivu, ils sont actuellement en cours de montage », révèle Jeune Afrique.
Le média précise par ailleurs que ces « engins disposent d’un système mixte d’attaque et de reconnaissance d’une portée de 3.500 à 5000 kms. Depuis Goma, ils sont ainsi capables d’atteindre Kigali« , renchérit-il.
Il n’est pas pour autant faux que ces acquisitions devraient d’être prises pour un ouf de soulagement et un brin d’espoir des Congolais face à ces interminants conflits armés imposés à la RDC par Kigali.
Mais, que Jeune Afrique rende ainsi publiques les démarches sécuritaires du gouvernement congolais en pleine crise entre Kinshasa et Kigali est en soi une vente aux enchères des secrets d’Etat congolais.
Car, comme indiqué auparavant, en temps de guerre, toute attitude est determinante. À la suite de ces révélations, même certains estiment que cela pourrait dissuader Paul Kagame afin qu’il stoppe ses aventures au Congo, le régime de Kigali qui n’est autre que le parrain de la rébellion qui agresse le Congo ne pourrait que prendre des précautions pour parer aux éventualités. Ce qui pourrait amenuiser les efforts de pacification pensés par la République démocratique du Congo.
Charles Mapinduzi
