Le jeudi 28 septembre dernier, le ministre congolais des affaires étrangères s’est exprimé du haut de la tribune des Nations-Unies en marge de la 78e Assemblée générale qui s’est ouverte le 19 septembre.
Il s’est agi, pour Christophe Lutundula, de présenter au monde la situation sécuritaire en République démocratique du Congo ainsi qu’aborder le dossier sur la présence des casques bleus.
En marge, le membre du gouvernement congolais a regretté la dégradation de l’état sécuritaire et humanitaire dû au fait du Rwanda qui appuie les rebelles du M23 qui se sont emparés d’une partie du Nord-Kivu depuis plus d’un an.
Le ministre congolais a fait noter que la tension n’a guerre baissé et la tragédie humanitaire a touché près de 5 millions de personnes déplacées.
Il rappelle que le régime de Kigali et ses supplétifs du M23 continuent de fouler aux pieds les engagements issus des processus de Nairobi et de Luanda pour la paix. Christophe Lutundula a aussi accusé le Rwanda de renforcer les troupes rebelles, citant même l’atterrissage d’un hélicoptère de l’armée rwandaise à Rumangabo, au Nord-Kivu.
Mais, cette situation décrite par le diplomate congolais passe dans l’opinion pour des cris plaintifs. Car, peu avant de s’envoler pour New-York, Christophe Lutundula s’est montré rassurant. Celui-ci a même donné un ultimatum au M23 jusqu’au 24 septembre dernier. Il a promis du feu aux rebelles s’ils ne retiraient pas.
D’ailleurs, même au conseil de sécurité, il a réitéré la même position.
« La RDC n’a pas failli à ses engagements. Nous ne cesserons jamais de nous battre pour protéger l’intégrité territoriale et l’indépendance de notre pays et assurer le bien-être de sa population. C’est pourquoi, dans le plus bref délai, nos compatriotes forcés au déplacement intérieur par la guerre nous imposée par le Rwanda et le M23, rentreront à leurs domiciles pour y exercer leur droit légitime d’élire leurs dirigeants à tous les niveaux et ne peuvent plus continuer à vivre comme du bétail dans les camps de fortune des déplacés. L’autorité de l’Etat congolais sera restauré dans les territoires occupés par nos agresseurs », a-t-il déclaré.
Partant de ce qui précède, d’une part, Christophe Lutundula se montre décidé pour débouter l’ennemi du sol congolais. Mais, d’autre part, il se plaint auprès de l’ONU comme pour attendre que les Nations-Unies interviennent pour sauver le Congo de la situation.
Après l’ultimatum lancé aux assaillants rwandais, les Congolais espèrent que le gouvernement prendra le taureau par les cornes en imposant la paix dans l’Est sans passer nécessairement par la communauté internationale.
Charles Mapinduzi
