En République démocratique du Congo, est-ce que Tshisekedi-la-loi? En effet, depuis l’avènement de l’Union sacrée, le président congolais est resté seul maître à bord. Depuis qu’il s’est rassuré d’avoir les parlementaires dans sa poche, il décide comme il veut, quand il veut et avec qui il veut.
On se souvient qu’en fin novembre 2021, le régime de Kinshasa avait unilatéralement accepté l’entrée des troupes ougandaises de l’UPDF sur le sol congolais sans consulter la représentation nationale.
Puis, en novembre 2022, les troupes de l’EAC ont débarqué au Nord-Kivu grâce à la seule volonté du chef de l’Etat, décision également prise à l’insu des élus du peuple qui, à leur tour, n’ont jamais osé opposer leur « véto« .
De ces jours, une année après, le gouvernement congolais monte au créneau pour dénoncer l’improductivité de la force est-africaine qu’il appelle d’ailleurs à faire ses valises et à quitter la RDC dès le 8 décembre prochain.
Mais, dans ce contexte, alors que Félix Tshisekedi a, au cours de son discours du mardi 14 novembre devant les 2 Chambres du Parlement réunies en congrès, sous-entendu que le Congo était prêt à compter sur lui-même et à prendre son destin en main, les autorités congolaises viennent d’approuver l’arrivée des troupes de l’Afrique australe (SADC).
Vendredi 17 novembre, à en croire Christophe Lutundula, le président de la République a présidé la cérémonie officielle de la signature, par la partie congolaise, de l’accord portant statut de la force de la SADC qui va être déployée dans les jours à venir dans l’Est du pays.
« Enfin, cet accord définit l’objet de la mission de cette Force régionale. Celle-ci va être déployée pour appuyer l’armée congolaise à combattre et éradiquer le M23 et d’autres groupes armés qui continuent de perturber la paix et la sécurité en RDC« , a expliqué le ministre des affaires étrangères.
Aussi, ajoute-t-il, par cet acte, les dirigeants congolais prennent des engagements vis-à-vis de ces nouvelles troupes.
« Le gouvernement congolais s’engage ainsi à mettre à la disposition de cette Force, les facilités diplomatiques liées à ce type d’intervention. Cela matérialise aussi l’engagement de la SADC à déployer sa Force« , a renchéri le diplomate congolais.
À Kinshasa, on est persuadé que la SADC enverra ses troupes pour venir faire face aux groupes armés dont le M23 principalement. Pourtant, dans sa récente sortie médiatique, Samia Suluhu, la présidente de la Tanzanie, n’a pas affirmé la même chose. Celle-ci a plutôt donné l’impression que ces contingents attendus venaient également pour s’interposer comme le fait déjà l’EAC.
Charles Mapinduzi