Rien n’est encore gagné par la mouvance au pouvoir qui, grâce à une CENI soupçonnée d’être acquise en sa cause, a réussi à imposer Félix Tshisekedi lors des élections générales du 20 décembre en le proclamant avec plus de 70% des votes.
Depuis, grâce à de nombreuses preuves, l’opposition dénonce un hold-up électoral qui a été émaillé de fraude massive entretenue par des caciques de l’Union sacrée.
Si jusqu’ici, la CENI était encore silencieuse, sa communication du 5 janvier dernier est venue tout remettre en cause. En invalidant 82 candidats députés nationaux impliqués dans la tricherie, la commission électorale a bel et bien reconnu que les irrégularités dénoncées par l’opposition sont effectivement réelles.
« La Commission ad hoc continue à enregistrer les dénonciations en rapport avec les cas de vandalisme, de détention illégale des dispositifs électroniques de vote (machines à voter) ainsi que de violences perpétrées sur les électeurs et le personnel de la CENI. Les sanctions appropriées seront prises à l’endroit de tout candidat et agent de la CENI qui serait impliqué dans ces cas », indique-t-on.
Et, à ce stade, il est alors établi que la CENI et l’opposition émettent maintenant sur une même longueur d’ondes. Mais, les opposants ne comptent pas se limiter là. Ils se proposent d’aller plus loin.
Ce samedi 6 janvier, au CEPAS, à Kinshasa, à 16h, Moïse Katumbi, Seth Kikuni, Martin Fayulu, Denis Mukwege, Floribert Anzuluni ainsi que d’autres responsables d’autres partis politiques dont celui de Jean-Marc Kabund, ou encore de nombreux leaders d’opinion, seront dans une conférence de presse conjointe où ils reviendront en long et en large sur les dernières élections.
Même si tous les détails sur ce dont il sera question ne sont pas encore rendus publics, un député Katumbiste rapporte qu’il s’agira de dénoncer un processus électoral opaque et exiger l’annulation des scrutins suite à la fraude et au bourrage d’urnes qui ont favorisé les candidats du régime.
Charles Mapinduzi