Officiellement, Chérubin Okende s’était collé une balle. Il s’était suicidé. Telle a été la conclusion relayée du Parquet de Grande Instance de Kinshasa/Gombe alors que plusieurs témoignages affirmaient que l’opposant avait été assassiné puis abandonné dans sa jeep sur avenue Poids Lourds, dans la capitale congolaise.
La famille Okende, elle non plus, n’est pas convaincue. Elle est d’avis que les enquêtes ont été trafiquées ou que peut-être, la justice a choisi de rendre des conclusions d’un rapport qui est tronqué.
Par son avocat, maître Onyemba, la famille rappelle au Procureur général près la Cour de cassation que « le corps sans vie de l’honorable Chérubin Okende a été retrouvé en date du 13 juillet laissant clairement apparaître une mort cruelle et brutale, causée par des personnes sans foi ni loi après qu’il soit enlevé ».
Pour ces proches de l’ancien porte-parole d’Ensemble pour la République, leur nouvelle démarche est justifiée par la récente sortie médiatique de Modero Nsimba, ancien ministre et membre de l’Union sacrée, un audio qui a fait le tour des médias sociaux et fait de nouvelles révélations sur les circonstances du décès d’Okende.
« Au regard des éléments nouveaux issus de la déclaration de monsieur Modero Nsimba contenu dans un audio qui relate minutieusement, non seulement les circonstances scandaleuses de cet enlèvement et assassinat mais surtout, cité des personnes bien identifiées par leurs noms, il s’en suit que, partant de ces éléments nouveaux, l’hypothèse d’un suicide à laquelle le Parquet de Grande Instance de Kinshasa/Gombe a abouti ne peut se concevoir que dans le cadre d’un suicide assisté », lit-on dans ce document parvenu à Partisan-rdc.net.
Partant de ce qui précède, la famille Okende mentionne, à l’intention de la justice, que les faits tels que décrits sont constitutifs d’arrestation arbitraire, d’assassinat et d’association des malfaiteurs et lui prie d’ouvrir une nouvelle instruction qui permettra d’identifier les auteurs, les co-auteurs et les complices éventuels.
A noter que Chérubin Okende qui venait de démissionner de son poste de ministre des Transports pour rejoindre l’opposition au côté de Moïse Katumbi a été retrouvé mort le 13 juillet 2024 dans sa jeep à Kinshasa.
Les renseignements militaires, ex-DMIAP, ont été chargés dans cette affaire. Cependant, à l’issue d’une longue enquête très soupçonnée, la justice a déclaré que l’opposant s’était suicidé. Ces conclusions avaient fait polémique au pays.
Charles Mapinduzi