Ils se sont portés candidats présidents de la République. Puis se sont alignés sur la liste des ambitieux aux législatives nationales. Cependant, ils ont perdu et à la présidentielle et à la députation nationale.
Delly Sesanga, Franck et Noël Tshiani sont les 3 acteurs qui n’ont pas réussi à décrocher des sièges pour la législature à venir. Eux qui rêvaient de remplacer Félix Tshisekedi ne pesaient-ils donc pas à ce point?
Au sujet de Delly Sesanga, il n’y aurait aucun débat. Le président du parti Envol est l’un des plus importants acteurs politiques du pays. A la tête de son parti, ce député sortant est réputé l’un des meilleurs parlementaires de la législature qui s’achève. D’ailleurs, certains commentateurs n’hésitent pas à affirmer que l’Assemblée nationale sera désormais orpheline de l’un de ces vaillants députés qu’elle n’ait jamais connus.
Le président du parti Envol n’a pas démérité. Il n’aurait peut-être même pas râté un siège. Cependant, il a payé le prix fort de son ralliement à l’opposition. Bien qu’originaire du Kasaï tout comme l’est Félix Tshisekedi, Sesanga a décidé d’accompagner Moïse Katumbi à la présidentielle au regard de la vision pour le pays que portait l’ex-gouverneur du Katanga.
Et, étant donné qu’en RDC (en Afrique), le vote est souvent sociologique), les Kasaïens qui ont majoritairement porté la candidature de Tshisekedi aux dernières élections ne pouvaient le lui pardonner et ont choisi de punir leur meilleur élu dans les urnes. Entre le sable et l’or, peut-on dire, ces Kasaïens semblent avoir décidé de choisir le sable pour se venger de Sesanga qui a soutenu un non Kasaïen, Moïse Katumbi.
Franck Diongo est également dans la même situation. Contre la plupart qui ont décidé d’accompagner Tshisekedi, lui a rejoint Moïse Katumbi. Même si certains estiment que Franck Diongo n’a pas assez d’encrage politique comme certains caciques, ils soutiennent tout de même que son ralliement à l’ex-gouverneur lui aurait arraché un certain nombre de voix.
Pour ce qui est de Noël Tshiani, le débat est peut-être entier. Le porteur du projet de loi « de père et de mère » s’est porté candidat à la présidentielle sans avoir assez de racines. À l’élection présidentielle de 2018, Noel Tshiani n’a pas démontré. Puis, en 2023, aussi bien à la présidentielle qu’aux législatives, il n’a fourni aucun effort pour se faire élire. Au lieu d’être très engagé dans la campagne électorale, ce dernier est resté moins actif sur le terrain sans se soucier d’arracher les voix des électeurs. Peut-être est-ce à cause de tous ces facteurs qu’il n’a pas pu décrocher un siège au Parlement. Mais à côté, Noé Tshiani a été présenté comme un pion de Tshisekedi pour aller déstabiliser l’opposition.
Au propre comme au figuré, les candidats-présidents qui ont accepté d’accompagner Katumbi contre Tshisekedi et qui se sont engagés mais ont perdu aux législatives ont simplement été punis, victimes d’une politique de réclusion.
Delly Sesanga, l’un des meilleurs parlementaires de l’histoire congolaise, et Franck Diongo dont le nom est consommé dans l’opinion congolais sont ceux qui ont le plus payé le prix fort de leur souci de voir la RDC être gouvernée autrement sous la houlette de Moïse Katumbi.
Charles Mapinduzi