- Advertisement -spot_img
AccueilJusticeLevée du moratoire sur la peine de mort en RDC : quand...

Levée du moratoire sur la peine de mort en RDC : quand le régime de Kinshasa s’offre une arme très efficace pour faire taire toutes les voix discordantes

- Advertisement -spot_img

La décision de la ministre congolaise de la justice pourtant réputée démissionnaire et expédiant les affaires courantes fait froid au dos, si l’on s’en tient même aux commentaires chauds des internautes sur les réseaux sociaux depuis la publication de la mesure.

Les traitres, les condamnés à mort, seront désormais pendus, fusillés, étranglés, etc. Bref, ils seront exécutés. Pour éviter des cas d’imprudence, le régime Kabila avait pourtant décidé de verrouiller l’exécution des détenus condamnés à mort en commuant leur sentence en une prison à perpétuité. Mais, le fils du sphinx de Limite a décidé de lever le moratoire.

Cependant, là n’est pas le problème. Les traitres méritent effectivement ce châtiment. Toutefois, ce qui taraude les esprits réside dans le fait que le régime de Kinshasa a géré des questions de justice avec complaisance et légèreté, de sorte qu’il confond opposition au pouvoir et traîtrise.

De l’avis de plusieurs Congolais, nombreux innocents risquent d’être pendus pour n’avoir pas réfléchi comme la mouvance au pouvoir pense. Ou pour avoir décidé de militer au sein de l’opposition.

« Qui est traître et qui ne l’est pas ? À voir comment l’UDPS réfléchit, difficile de savoir. Il suffit de ne pas réfléchir comme eux et paf, tu es Rwandais, M23. Des complots, ils en voies partout« , réagit un internaute.

Puis, au Professeur Devos Kitoko de l’ECIDE de s’inquiéter :

« La réhabilitation de la peine de mort dans un pays où la justice est réputée malade et les gouvernants sont fabriqués à l’aide des machines à voter, est une institutionnalisation des assassinats et homicides volontaires. On n’équipe pas un malade mental d’un fusil d’assaut« .

La crainte est ainsi légitime. L’on redoute que les prisonniers politiques Stanis Bujakera, Salomon Kalonda et éventuellement Jaynet Kabila qui a été convoquée par les renseignements militaires avant de renter à son domicile le vendredi dernier puissent être les cobayes de laboratoire pour le gouvernement.

A tord ou à raison, Kalonda a toujours été attaché au M23 qui agresse le pays. Il est accusé d’avoir pactisé avec le régime de Kigali pour combattre la République. Ces faits sont-ils vérifiés ? Mystère. Au sujet de Stanis Bujakera, le faux et l’usage de faux, la propagation de faux bruits pèsent toujours sur lui dans l’affaire Chérubin Okende bien qu’il ait plaidé plusieurs fois non coupable.

La même levée du moratoire sur la peine de mort coïncide avec l’invitation, par les renseignements militaires, de Jaynet Kabila, soeur jumelle de l’ex-président, le tout précédé par le vandalisme du siège de la Fondation mzee Laurent Désiré Kabila pour des raisons non encore avouées.

Au sein de la mouvance au pouvoir, sans aucune forme de procès, ceux-là font déjà partie des traîtres dont la République doit se débarrasser (même s’ils ne sont pas de militaires comme le prévoit la décision de la ministre). Risque-t-on donc de se servir d’eux en premier pour donner des leçons à tous ceux qui tenteront de s’opposer à Félix Tshisekedi ? La question est entière et l’inquiétude est fondée.

Mais, en un mot comme en mille, on redoute que la démarche vise plutôt à taire les voies discordantes, les opposants au régime plutôt que de punir les vrais coupables qui combattent la République.

Charles Mapinduzi

- Advertisement -spot_img
- Advertisement -spot_img
Stay Connected
16,985FansJ'aime
2,458SuiveursSuivre
61,453AbonnésS'abonner
Must Read
- Advertisement -spot_img
Related News
- Advertisement -spot_img

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Twitter
Instagram
WhatsApp
Tiktok