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Liberté de la presse en RDC : au moins sept évidences expliquent comment le journaliste Stanis Bujakera est un prisonnier personnel du régime Tshisekedi

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Depuis le 8 septembre, Stanis Bujakera est sous le verrou. Le correspondant de Jeune Afrique est poursuivi par la Justice congolaise après la fuite d’un document attribué aux services de renseignements militaires et qui revient sur les circonstances dans lesquelles l’opposant Chérubin Okende serait mort le 12 juillet dernier. On accuse le journaliste de l’avoir inventé pour discréditer les autorités congolaises.

Mais, le directeur de publication adjoint d’Actualité.cd a toujours plaidé non coupable. D’ailleurs, il se défend que l’article de Jeune Afrique qui avait été écrit sur le dossier n’était pas de sa plume, car ne portant même pas sa signature. Cependant, ses explications n’ont pas suffi pour qu’il soit relâché. Il continue de croupir à la prison centrale de Makala depuis un mois et demi.

Toutes les voix ont appelé à sa relaxation mais la justice congolaise campe à sa position. Mais, le journaliste Rodriguez Katsuva y voit une détention illégale et l’explique en 7 faits.

D’abord, il note que l’article accusant la DMIAP d’avoir assassiné Okende n’était pas signé par Stanis Bujakera et qu’à ce stade, Stanis ne devrait même pas être inquiété par la justice.

Ensuite, il rappelle que Jeune Afrique a au moins 3 journalistes qui suivent l’actualité de la République démocratique du Congo et la région dont Romain Gras qui vit en France.

« Mais aussi, le journal a ses sources. Jeune Afrique n’est pas le seul média pour lequel Stanis Bujakera travaillait. Il ne méritait pas être inquiété pour ça non plus », note-t-il.

Troisièmement, Rodriguez Katsuva rappelle que quand une partie se sent lésée par la publication d’un journal, elle a le droit de réponse et que dès que le journal a publié la réponse, toute action de répression doit s’arrêter.

« Jeune Afrique avait reçu la réponse du gouvernement le lendemain de l’arrestation de Stanis Bujakera. Donc, Stanis devrait être libre », indique-t-il.

Quatrièmement, il dénonce le fait que l’accusation soit impliquée dans l’enquête sur l’assassinat de Chérubin Okende. Ce qui fait d’elle juge et partie et que rien que pour cela, toute procédure devrait s’arrêter pour vice et Bujakera ainsi remis dans ses droits.

Rodriguez Katsuva note également le fait que Bujakera est directeur de publication adjoint d’Actualité.cd, un groupe de média sérieux et de grande notoriété et qu’il a sa résidence à Kinshasa.

« Il n’y avait aucun risque qu’il s’échappe ou se soustrait à la justice. Son arrestation provisoire n’est nullement justifiée. D’autant que, vu sa notoriété, il ne peut pas s’échapper du pays sans être remarqué. La chose acceptable aurait peut-être été une libération sous caution ou alors la confiscation de son passeport. Mais, même ici, n’étant pas auteur de l’article, ce serait absurde comme mesure », renchérit-il.

Ensuite, le journaliste estime que lors de son discours au Kasaï, Félix Tshisekedi a semblé donné le feu vert à la justice de bafouer les libertés fondamentales en affirmant qu’il ne se gênerait pas de priver les libertés et de violer les droits humains. Il pense que c’est celui-là le mot d’ordre qui est suivi pour maintenir Bujakera captif.

Rodriguez Katsuva chute en estimant que par la détention prolongée de Bukajera, le régime veut passer un seul message : d’ici janvier, quand Tshisekedi sera réélu, tous les journalistes doivent chanter la gloire du pouvoir. Contrairement, ce sera la prison.

Charles Mapinduzi

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