L’inquiétude s’accroît au Nord-Kivu. Non seulement les avancées du M23 sur le terrain causent des insomnies aux populations mais aussi d’autres problèmes liés à l’aviation dans la zone Butembo-Beni-Lubero suscitent d’énormes interrogations.
Jusqu’ici, il est encore difficile de le confirmer de manière officielle mais le M23 est pointé d’un doigt accusateur d’avoir brouillé le système de géo-positionnement par satellite (GPS) sur l’axe Goma-Beni.
« Le M23 aurait brouillé le système de géo-positionnement par satellite GPS sur le tronçon Goma-Beni. Depuis hier mercredi, les avions en provenance de Goma pour Butembo et Beni éprouvent des difficultés énormes de naviguer. Seuls les pilotes habitués à cette trajectoire prennent le risque de voyager sans GPS », explique Georges Kasongo, actif dans l’aviation dans cette contrée.
Une version corroborée aussi bien par des pilotes que par des passagers qui redoutent des crashs des appareils volants.
« Nous, nous faisions la ligne Butembo. Mais, arrivés au niveau de l’aéroport, nous nous sommes heurtés à une visibilité zéro. Nous avons été obligés de revenir sur Goma. Tout était brouillé à partir de Kanyabayonga », explique un pilote.
Et, à une autre affirmation de renchérir :
« Le signal est en train de disparaître de temps en temps dans les avions à partir de Goma avant le décollage. Plusieurs pilotes parlent de cette situation depuis quelques jours. Kinshasa est au courant de la situation mais rien à faire pour l’instant », dit la source.
Et, à un autre témoignage d’indiquer :
« Affirmatif, le pilote allait à Butembo lorsque brusquement, il se rend compte qu’il est déjà près de la frontière avec Ouganda. Du coup, il décide de faire QRF sur Goma ».
Les risques sont énormes d’autant qu’il s’agit d’une zone en guerre où même les avions de chasse congolais sont régulièrement en activité contre les rebelles.
Et, comme l’avance le journaliste Rodriguez Katsuva, « avec le brouillage aérien, les avions de chasse et les drones seraient inutilisables. Au contraire, ils pourraient être orientés vers nos propres cibles. Si ceci est avéré, il faut vraiment prendre au sérieux les rebelles du M23 ».
Et, à un expert des questions sécuritaires de lâcher :
« Le M23 continue d’accroître son équipement ou matériels de guerre, surtout de la technologie de dernière génération. Ils peuvent maintenant déjouer des drones, voire les hélicoptères dans des zones spécifiques », dit-il.
Un brouilleur GPS est un dispositif conçu pour perturber ou bloquer les signaux GPS, empêchant ainsi les récepteurs GPS de fonctionner correctement. Les conséquences sur l’aviation peuvent être graves, car les systèmes de navigation des avions modernes dépendent fortement des signaux GPS pour déterminer leur position en temps réel, leur vitesse, leur altitude et d’autres informations cruciales pour la sécurité des vols.
Un brouillage GPS peut donc entraîner des perturbations de la navigation des avions, pouvant causer des situations dangereuses telles que des erreurs de positionnement, des changements de trajectoire incorrects et même des accidents potentiels. C’est pourquoi l’utilisation de brouilleurs GPS est illégale dans la plupart des pays et est considérée comme une menace sérieuse pour la sécurité de l’aviation.
Par ailleurs, la géolocalisation est le processus de détermination de l’emplacement géographique d’un objet ou d’une personne en utilisant des technologies telles que le GPS (Global Positioning System), les réseaux de téléphonie mobile, les balises WiFi ou les antennes cellulaires. Elle permet de localiser avec précision un appareil ou une personne sur une carte géographique en temps réel.
La géolocalisation est largement utilisée dans de nombreux domaines tels que la navigation, la logistique, la gestion de flottes, la sécurité ou encore les réseaux sociaux.
Charles Mapinduzi
