Les experts de l’ONU auront beau démontrer le rôle de l’Ouganda dans l’agression du Congo, ils n’auront pas de répondant à Kinshasa.
Dans un rapport de juillet, les Nations-Unies ont brandi des preuves attestant que le régime de Kampala était tout autant impliqué que le Rwanda dans les aventures du M23 en RDC, affirmant que les responsables de la rébellion allaient jusqu’à tenir de nombreuses réunions sur le sol ougandais.
Ces affirmations ne sont d’ailleurs pas nouvelles parce que dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, la société civile locale n’a jamais arrêté de tirer la sonnette d’alarme au sujet de la duplicité de l’Ouganda qui semble être du côté de la RDC dans le nord tout en la poignardant dans le sud.
Hormis peut-être Vital Kamerhe, aucun autre officiel de premier rang n’a osé citer le pouvoir de Museveni pour autant. L’opinion congolaise a tout de même espérer que le rapport de l’ONU allait faire bouger les lignes et changer la lecture des faits à la Cité de l’UA. Hélas! Kinshasa a de nouveau donné sa langue au chat.
Dans un communiqué publié le jeudi 11 juillet dernier, le gouvernement congolais charge de nouveau le Rwanda et refuse de citer Kampala en dépit d’accusations portées par les Nations-Unies. Ainsi appelle-t-il à des sanctions uniquement contre Kigali qui a plus de 4000 soldats sur le sol congolais selon le rapport de l’ONU.
« Le gouvernement de la République appelle toutes les nations civilisées, éprises de paix et de justice ainsi que l’ensemble de la communauté internationale à prendre des mesures politiques, économiques et judiciaires sévères à l’encontre du Rwanda et de ses dirigeants, dont les troupes opérant en RDC ciblent aussi les casques bleus et les infrastructures de la MONUSCO qui sont des faits constitutifs de crime de guerre », écrit Kinshasa.
Un appel réitéré après plusieurs autres du même genre mais qui n’ont donné résultat jusqu’ici.
Mais, ce qui questionne le plus, c’est ce silence presque complice en ce qui est du rôle de Kampala dans le guerre. Le régime Tshisekedi esquive, fait semblant, ferme les yeux et bouche des oreilles. Peut-être que les autorités congolaises ont peur d’ouvrir 2 fronts, encore qu’elles n’arrivent déjà pas à faire face à celui qu’elles ont ouvert contre le Rwanda.
Aussi craignent-elles peut-être de combattre les terroristes ADF seules. Car, toute accusation officielle de Kinshasa contre l’Ouganda mettrait immédiatement en péril les opérations militaires conjointes FARDC-UPDF menées dans la région de Beni et de l’Ituri depuis le 30 novembre 2021.
Charles Mapinduzi
