Un nouveau vent souffle sur le continent africain. Depuis le coup de force opéré par Assimi Goita au Mali, les coups d’Etat contre des dirigeants africains sont devenus contagieux, de sorte que, d’une part, des chefs d’Etat qui ont longtemps duré au trône, ou d’autre part, ceux qui tripatouillent leurs constitutions pour se maintenir au pouvoir, réfléchissent 2 fois avant d’agir ces derniers mois.
Mais, au propre comme au figuré, une nouvelle page est en train de s’écrire et l’Afrique tient mordicus à sortir du carcan du néocolonialisme et de l’impérialisme occidental. De ces jours, les exemples vécus au Mali avec Goita, au Burkina Faso avec Ibrahim Traoré ou encore au Niger avec le général Tchani sont des preuves éloquentes que les Africains veulent disposer d’eux-mêmes.
Dans ces États respectifs, les juntes militaires appuyées par leurs peuples respectifs réussissent peu à peu à se débarrasser du paternalisme encombrant de la France et de l’Occident en général afin d’instaurer une politique africano-africiane. Le Gabon qui vient également de vivre la même situation après près de 60 ans de règne du clan Bongo est aussi un autre signal fort : finis les régimes des présidents marionnettes et téméraires qui sont au service de leurs parrains occidentaux ou encore de leurs ventres.
Fort du sentiment d’un changement radical qui animent les peuples d’Afrique, rien n’exclut que cette contagion s’étende dans certains autres pays d’Afrique. Au Cameroun où Paul Biya est au pouvoir depuis 41 ans, au Congo Brazzaville où Sassou-Nguesso règne depuis près de 40 ans, en Guinée équatoriale avec Teodoro Obiang Ngwema qui a 44 ans à la tête de son pays, en Ouganda avec Museveni qui est à sa 37e année de pouvoir, etc., ou encore au sein des régimes dictatoriaux comme au Rwanda où Kagame dirige depuis 2000, etc.
Pas seulement dans ces États mais aussi dans ces autres où des dirigeants tripatouillent les résultats des votes pour se maintenir, ce qui vit Afrique de l’Ouest doit servir de leçons aux dirigeants providentiels. A ce stade, après la douloureuse expérience de décembre 2018, la République démocratique du Congo qui s’apprête à aller aux élections dans moins de 4 mois est dans le panier.
Éviter le chaos, prévenir que le pays ne retombe plus dans des violences, conserver l’ordre constitutionnel passent impérativement par de bonnes élections. Tout coup d’Etat électoral risquera de ramener le pays à la case de départ alors que la jeune démocratie prend déjà son envol. Félix Tshisekedi qui est issu de la plus vieille formation de l’opposition doit se raviser et donner aux pays des élections qui satisfont la majeure partie du peuple.
Par Charles Mapinduzi