Comme le disait déjà Laurent Désiré Kabila à son temps, la guerre (au sein de l’Union sacrée) risque d’être « longue » et « populaire ». Les Romains vont certainement s’empoigner et les Perces se percer.
Depuis que l’initiative de Vital Kamerhe que le MLC de Bemba appelle d’ailleurs « rébellion au sein de l’Union sacrée » a été portée au grand public, la mouvance au pouvoir est agitée. Personne ne veut être le dernier à se retrouver sur la table des élus de Fatshi, ceux-là même qui seront à la mangeoire pour les 5 à venir.
Augustin Kabuya du parti au pouvoir s’est sans aucun doute senti menacé. Son UDPS qui se revendique la première force politique du pays actuellement, redoute certainement que le bloc Kamerhe lui vole la vedette à l’Assemblée nationale.
Pour tenter d’équilibrer, le secrétaire général du parti présidentiel s’est précipité à aller rencontrer Lukwebo, Bemba et Mboso, question de peaufiner des stratégies anti-Kamerhe.
Mais, il n’est pas évident de contenir les ardeurs des acteurs politiques qui pensent avoir droit aux gros morceaux lors du partage des postes. Car, au moment même où Kabuya tentait de monter une stratégie pour contrer le PCR (Pour un Congo retrouvé) de VK, Sama Lukonde, à son tour, s’organisait pour se positionner.
En effet, Sama Lukonde refait surface à la tête d’une autre grande coalition qui, déjà, réclamait être la 2e force après l’UDPS au regard des résultats des législatives. La DAB (Dynamique agissons et bâtissons) revendique 72 députés nationaux et une centaine d’autres provinciaux. Ce qui lui permet d’avoir un droit de regard sur le partage des responsabilités, et non des moindres, au sein de l’Union sacrée.
Portée par le premier ministre sortant, DAB regroupe les leaders politiques Guy Loando de l’AREP, Nzangi Butondo de l’AVRP, Fifi Masuka de l’A24, A25, AN; Mayobo du PALU, Dany Banza de l’ACO, Jean-Claude Kabongo (ex-conseiller de Tshisekedi), Tibasima, Bialosuka et Modeste Mutinga
« AB est une coalition avant les élections qui s’est présentée avec ses mosaïques. Elle ne naît pas aujourd’hui après les élections comme nombreux le pensent », écrit un proche de Nzangi Butondo
Cependant, même si les partisans de ces leaders défendent que cette coalition n’est pas née du fait de celle créée par le camp Kamerhe, le fait est. La plateforme DAB aimerait avoir droit aux chapitres et brandit ses nombreux députés pour que son poids ne passe pas inaperçu lors du partage à venir du gâteau.
Charles Mapinduzi