Les forces acquises au changement, y compris tous les Congolais qui rêvent d’un Congo nouveau sont en droit de se demander à quoi jouent Martin Fayulu, Denis Mukwege et Adolph Muzito au moment même où le pays s’approche des élections générales.
Au sujet de Martin Fayulu, des soupçons de corruption avérée pèsent. Déjà, depuis le début, l’ex-leader de la coalition LAMUKA s’était montré indisposé à participer à la dynamique qui permettra de changer la marche du pays. On l’accuse de s’être rapproché du pouvoir pour perturber les calculs de l’opposition.
Adolph Muzito est également un autre cas à part. Bien avant même la présidentielle, l’ancien premier ministre dont le travail a toujours été critiqué, tranchait qu’il ne se joindrait à personne. Si au début, il n’était pas du tout tendre vis-à-vis de la gouvernance du régime, ces derniers mois, il encense Tshisekedi dont il connaît les mérites alors que l’ensemble des Congolais se plaint. A son tour, des suspicions de plus en plus persistantes témoignent que le président de Nouvel Élan est en train d’être nourri par l’Union sacrée.
Il y a également Denis Mukwege. Le Prix Nobel n’a pas de base politique. Seule sa notoriété qui ne va pourtant plus loin que dans les milieux intellectuels semble plaider pour sa cause. En s’engageant officiellement dans la politique active, le gynécologue espérait devenir le candidat commun de l’opposition. Malheureusement, le consensus s’est plutôt dégagé autour de Moïse Katumbi qui a réussi à décrocher 4 gros poissons de l’opposition.
Cependant, il est curieux de constater que le docteur de l’hôpital de Panzi ait du mal à voir les évidences en face. Alors que le temps presse, Mukwege continue de rêver au lieu de s’unir aux autres pour que le changement dont les Congolais ont tant rêvé arrive enfin.
De ce tableau ainsi peint, Fayulu, Muzito et Mukwege ne sont que des trouble-fêtes. Intérieurement, ils savent qu’ils ne peuvent emporter la présidentielle. Cependant, eux qui se réclamaient de l’opposition, ont choisi de jouer pour Félix Tshisekedi. Ils préfèrent voir le régime gagner les élections, plutôt que Moïse Katumbi qui, pourtant, se révèle aux yeux des Congolais comme une alternative.
Pourquoi ont-ils donc tant critiqué la gouvernance de l’Union sacrée si au fond, ils tenaient à l’accompagner au détriment des Congolais qui désirent vivre le changement ? Que feront-ils si l’opposition l’emportait ? Pourquoi jouent-ils à la taupe et bouchent leurs oreilles aux fortes sollicitations des Congolais? Des questions qui méritent d’être légitimement posées.
Charles Mapinduzi