Après le carnage des civils à Goma le 30 août dernier, les autorités gouvernementales avaient dressé un bilan définitif de 43 personnes tuées, essentiellement membres de la secte mystico-religieuse Wazalendo, en plus d’une soixante-dizaine de blessés ainsi qu’une centaine de personnes interpellées.
A ce sujet, un procès a d’ailleurs été ouvert à Goma par la Cour militaire. Ici, plusieurs responsables de l’appareil sécuritaire dont le colonel Mike Mikombe, commandant de la Garde républicaine, cette unité accusée d’être responsable du massacre. D’autres autorités dont le maire de Goma ont été appelés à la barre dans la même affaire.
Cependant, le député Jean-Baptiste Kasekwa qui a fait un monitoring sur la question a dénombré au moins 75 morts, au côté de 85 blessés graves et 145 détenus dans des conditions difficiles à la prison centrale de Munzenze.
L’opposant dit attendre de nouvelles enquêtes approfondies pour que les responsabilités soient véritablement établies dans ce qu’il présente comme un vrai crime contre l’humanité.
« Le commandant de la Garde républicaine relève du président de la République. Or, devant la Cour militaire du Nord-Kivu, 2 officiers de la GR sont jugés pour crimes contre l’humanité. Effectivement, c’est un crime contre l’humanité. J’établis un bilan de 75 morts mais beaucoup de familles restent sans nouvelles de leurs proches et des enquêtes approfondies méritent d’être menées », dit-il.
Rappelons que les victimes du 30 août étaient en grande partie des adeptes de la secte dite Wazalendo qui, la veille, avaient appelé à manifester contre la Monusco, l’état de siège et le départ de la force régionale de l’EAC.
Mais, vers 3h du matin, des militaires de la Garde républicaine ont investi leur lieu de culte ainsi que leur radio en ville de Goma et ont commencé à tirer à bouts pourtant.
Selon Mike Mikombe de la Garde républicaine, ceux qui prévoyaient de manifester ces jours-là étaient des supplétifs du M23, a-t-il dit au cours des audiences du lundi dernier à Goma.
Charles Mapinduzi