Des sources bien introduites au sein du palais rapportent depuis ces derniers mois que les stratèges du régime travaillent sur la possibilité de modifier la constitution congolaise afin d’accorder à Félix Tshisekedi plus de temps que prévu. Alors que la présidentielle est projetée en décembre prochain, l’idée développée ces jours dans les laboratoires de l’Union sacrée est celle de maintenir le chef de l’Etat au delà de 2028, indiquent-elles.
Prof Isidore Ndaywel a déjà lancé un ballon d’essai dans l’opinion en indiquant être porteur d’un projet de modification de la loi fondamentale qui permettrait au chef de l’Etat de passer 9 ans à la tête du pays pour un mandat, bien que non renouvelable. Même si cet historien de renom semble faire cavalier seul, des observateurs libres le soupçonnent d’être à la solde du pouvoir de Kinshasa dont il s’est rapproché.
Félix Tshisekedi tient-il donc à profiter de la large majorité parlementaire qui lui est acquise et qu’il entretient grâce aux billets de banque pour s’accorder une longévité au trône ? C’est cela que soutient Bola Frédéric, un analyste congolais proche de l’opposition.
« La sortie de monsieur Isidore Ndaywel, un historien de renom qui sort de son domaine d’expertise pour s’improviser juriste constitutionnaliste, n’est à mon avis qu’un écran de fumée destiné à masquer la véritable stratégie qui se trame à la présidence. En effet, Félix Tshisekedi est décidé de modifier la constitution, non pas dans l’intérêt de la nation congolaise mais uniquement à son avantage et intérêt personnel », écrit-il.
Celui-ci est d’avis que « la récente nomination au poste de conseiller spécial en matière de sécurité du Prof Essambo, l’un des meilleurs juristes constitutionnalistes de la RDC et ancien juge à la Cour constitutionnelle semble participer substantiellement à la réussite de cet objectif ».
Bola Frédéric renchérit que la préoccupation actuelle du régime est de trouver le moyen et la circonstance pour exécuter ce projet de modification avant l’élection présidentielle. Plusieurs pistes, dit-il, sont envisagées, allant du vote de la loi de révision de la constitution par le Parlement lors de la prochaine session de septembre 2023, à une modification ultérieure à l’occasion d’un glissement de plusieurs mois négocie avec une opposition politique affaiblie.
Il dit y voir un danger et suggère à la population congolaise de faire échec au projet. Car, il estime que le régime Tshisekedi ne peut jamais porter un tel projet, lequel exige intégrité morale, rigueur intellectuelle, amour désintéressé de la patrie, abnégation et altruisme dans le chef de ses initiateurs.