Depuis l’indépendance congolaise, les mêmes figures, les mêmes familles et les mêmes groupes se partagent les ressources du pays tel un butin de guerre.
Ce népotisme qui s’est ancré a longtemps empêché les intelligences fraîches d’accéder à la gestion du pays pour changer les choses. En conséquence, rien ne marche, tout bascule dans le noir.
Cette malheureuse réalité à laquelle le pays fait face depuis plus de 60 ans est encore celle que l’Assemblée nationale va expérimenter pour ce qui est de son bureau définitif.
Les tractations au sein de l’Union sacrée sont allées bon train, elles ont même pris beaucoup de temps mais tout ceci pour annoncer finalement aux Congolais que le pays devrait retomber dans son sempiternel cercle vicieux où les mêmes doivent gouverner et les autres être gouvernés en dépit de la médiocrité que cela entoure.
Selon des noms rendus publics pour former le ticket Union sacrée pour le perchoir de la Chambre basse, le présidium s’est quasiment tout donné. D’abord Vital Kamerhe à la présidence du bureau, ensuite Jean-Claude Tshilumbayi de l’UDPS à la première vice-présidence.
Puis, vient encore Christophe Mboso. A en croire des indiscrétions au sein de la famille politique, le président sortant de l’Assemblée nationale qui a été battu lors des primaires a proposé son propre nom pour être vice-président de la même Chambre.
« Lorsque l’honorable Christophe Mboso a donné le nom du deuxième vice-président, un des membres du présidium lui a posé la question de savoir s’il avait donné le nom de son fils. Lui même en titre de réponse aurait dit « c’est moi-même, pourquoi ris-tu, Vital Kamerhe?, indique-t-on.
Au poste de rapporteur, c’est l’ex-MLC Jacques Ndjoli qui a été aligné. Mais, à la questeur, informe-t-on, Bahati Lukwebo a proposé le nom de son fils élu député national au Sud-Kivu. Par ailleurs, à la questure adjoint, c’est madame Bemba qui est la candidate, rapporte la même source.
Déjà, en plus du népotisme qu’il mentionne, ce tableau vient pêcher contre le Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale qui prévoit que les 7 postes soient une représentation de 7 provinces différentes. Mais ici, Kamerhe et Serge Bahati, fils de Lukwebo, sont tous originaires du Sud-Kivu.
« Au fait, sauf si le Règlement a déjà été modifié dans ce sens, sinon, il consacre la représentativité. Les 7 membres qui composent le bureau définitif, devraient venir de 7 différentes provinces.
Toutefois, si ça se passait comme prévu avec ce ticket, ça sera donc pour la deuxième fois que le Sud-Kivu occupe et la présidence et la questure, cfr 2007 ( Kamerhe et Lukwebo) », commente un internaute congolais.
A moins que l’Union sacrée décide de revoir ses cartes, il s’agit là de ce que la RDC devrait de nouveau vivre au cours de 5 autres années à venir.
Charles Mapinduzi