La descente aux enfers ne fait que prend de l’ascenseur au Nord-Kivu où les terroristes ADF sont devenus trop virulents.
Depuis la semaine dernière, ils ont enchaîné des attaques meurtrières contre des villages, essentiellement ceux du groupement Baswaha-Madiwe, en territoire de Beni (Nord-Kivu).
Selon les chiffres avancés par la société civile locale, la seule attaque du 7 juin 2024 a coûté la vie à plus de 100 civils dont 96 personnes ont pu être récupérées.
Entre le 8 et 12 juin, d’autres victimes, une vingtaine, ont aussi été constatées dans des zones qui étaient encore inaccessibles. Justin Kavalami qui en est président indique à Partisan-rdc.net que le bilan est alarmant et que la situation dans plusieurs entités n’est pas encore connue à cause de cette inaccessibilité.
Pour ces attaques, le gouvernement congolais, via son porte-parole, a promis qu’il s’impliquerait dans l’enterrement des victimes et la prise en charge des blessés mais la société civile regrette que rien n’ait été fait jusqu’à présent.
Alors qu’on pleurait encore ces victimes, les ADF sont allés se pointer, pour la toute première fois depuis 2014, dans le territoire de Lubero qui était jusqu’ici épargné.
L’administrateur de territoire parle de près de 30 morts mais la société civile évoque une cinquantaine des civils massacrés dont des femmes et des hommes, y compris des villages incendiés.
Selon le chef de secteur de Bapere où le drame a été vécu et qui parle provisoirement de 42 morts, l’ennemi s’est déguisé en éléments Wazalendo puis a appelé les habitants à un meeting portant sur la sécurisation de la localité, la localité de Maikengu.
Les civils qui étaient alors au marché se sont rassemblés pour écouter leurs tueurs. Ce n’est par la suite que les assaillants ont commencé à tuer à l’arme blanche et au fusils tous ces innocents tombés.
La situation fait tellement peur du fait qu’il s’agit de l’extension des actions de ces djihadistes dans des entités qui étaient encore épargnées et où on ne pouvait les soupçonner.
Lubero est ainsi entre le marteau et l’enclume, car même au sud, le M23 tente tout pour percer. Les populations ne savent plus à quel se vouer, Kinshasa étant totalement indifférent vis-à-vis de la tragédie.
Aujourd’hui, en moins d’une semaine seulement, au moins 200 civils viennent de périr des suites des attaques ADF au Nord-Kivu mais le gouvernement est resté froid dans le dossier.
Charles Mapinduzi