Les larmes ont encore coulé à Beni dans la nuit du mardi 4 à ce mercredi 5 juin. Même si la région ne préoccupe nullement les autorités de Kinshasa qui se limitent à ne commenter que la crise liée au M23 et qui menace leur pouvoir, ce qui se passe dans l’est avec les djihadistes ADF est sauvagement plus cruel qu’aucun autre conflit dans l’histoire récente de la RDC.
Malheureusement, face à l’indifférence notoire des gouvernants, des Congolais de la place se demandent s’ils sont contraints de s’habituer à leur malheur, tant des massacres s’entretiennent sans cesse sans que l’État congolais n’intervienne.
La dernière attaque sanglante remonte à la nuit du mardi à ce mercredi. Les terroristes ADF ont visé le groupement Baswaha-Madiwe, dans le secteur de Beni-Mbau, en territoire de Beni (Nord-Kivu).
Ici, ils ont alors tué 16 civils (18 selon d’autres sources indépendantes) dont 10 hommes et 6 femmes, à en croire les chiffres livrés par Jules Vayikehya, secrétaire général du parti AVRP.
« L’action criminelle des génocidaires ADF dans la localité Bapakombe Pendekali, groupement Baswaha-Madiwe le 4 juin 2024 fait état d’un bilan provisoire de 16 morts dont 10 hommes et 6 hommes, 2 enfants abandonnés, 8 maisons incendiées. Nous vengerons les nôtres », a-t-il écrit.
Il s’agit d’un énième massacre à mettre à l’actif de ces terroristes dont les actions criminelles se sont intensifiées depuis octobre 2014.
On rappelle que le lundi 14 mai, vers 19h locales, les mêmes assaillants avaient visé le village Ndimo, en territoire d’Irumu (Ituri) où ils avaient massacré 11 autres personnes avant d’incendier des maisons et piller des biens. Puis, dans la nuit du mardi au mercredi 15 mai, ils se sont attaquéd au village Nakota, dans le territoire de Mambasa, toujours dans l’Ituri. Sur place, ils ont abattu 13 compatriotes.
Une descente aux enfers de cette contrée qui ne sait à quel saint se vouer, tant tous les regards de Kinshasa sont tournés vers le M23. D’autres milices opèrent en toute tranquillité. Tel est le cas des ADF, des CODECO, des FDLR, des FRPI, des FPIC ou encore d’autres groupes Maï-Maï actifs au Nord-Kivu et dans l’Ituri. Pourtant, ceux-ci sont plus cruels que le M23 lui-même, regrettent les victimes de cette insécurité.
Charles Mapinduzi