La région de Beni (Nord-Kivu) n’a pas encore arrêté de compter ses morts. En cause, l’activisme des djihadistes ADF qui n’ont toujours pas encore dit leur dernier mot en dépit de nombreuses opérations militaires qui ont été menées contre eux depuis octobre 2014.
Ces tueurs, réputés être les principaux mangeurs d’hommes dans la contrée ont encore visé l’entité de Mantumbi, en territoire de Beni, dans la nuit du mercredi à ce jeudi 9 mai.
Ici, 6 personnes ont alors péri, des maisons ont été incendiées et de nombreux biens pillés, rapportent des sources surplace contactées par Partisan-rdc.net, qui précisent par ailleurs qu’un hôpital de la place a été ciblé. D’ailleurs, le comptable de la structure fait partie des victimes et les médicaments ont été mis en sac.
Il s’agit d’une nouvelle attaque enregistrée dans la contrée alors qu’en début de semaine, les chefs d’états-majors généraux des armées congolaise, Christian Tshiwewe, et ougandaise, Muhoozi Kainerubaga, ont séjourné à Beni pour évaluer une opération militaire conjointe qu’ils mènent contre ce mouvement terroriste depuis le 30 novembre 2021.
Comme on peut le rappeler, les FARDC et l’UPDF avaient décidé de combattre l’ADF qui se présente comme une menace commune aux 2 Etats.
Dans un premier temps, l’initiative avait donné espoir aux populations locales qui avaient vu certaines localités épargnées de certaines attaques pendant une certaine période. Cependant, aujourd’hui, un relâchement semble s’observer sur le terrain.
Pour preuves, l’ennemi est de nouveau signalé dans des entités qui semblaient déjà hors danger, comme la ville de Beni qui a récemment été le théâtre des atrocités qui ont fait de nombreux morts, il y a quelques jours.
L’ADF est arrivé au Congo à la fin des années 80 après l’accession au pouvoir de Kaguta Museveni en Ouganda. Jusqu’en 2014, il était présenté comme un mouvement armé en opposition au régime de Kampala.
Mais, c’est en octobre de la même année que le mouvement s’est transformé, se tournant contre des civils congolais en région de Beni. Depuis ce temps-là, l’escalade des violences n’a jamais été arrêtée malgré le changement des commandements et des troupes engagées contre la nébuleuse.
Aujourd’hui, au lieu qu’il soit éliminé et mis hors d’état de nuire, l’ADF a étendu ses actions dans une partie de l’Ituri (territoires d’Irumu et Mambasa) et est responsable de plus de 15 mille morts depuis fin 2014, si l’on s’en tient aux chiffres avancés par les acteurs de la société civile, sans compter plusieurs milliers des maisons incendiées, des véhicules brûlés et d’autres civils enlevés.
Charles Mapinduzi