Les rebelles du M23 n’arrêtent de resserrer leurs rangs dans les entités sous leur contrôle au Nord-Kivu.
Si jusqu’ici, le Rwanda était principalement cité d’être la plus importante source de ravitaillement de ce groupe armé dont il est créateur, l’Ouganda s’est clairement aussi lancé dans la danse pour confirmer les soupçons des acteurs de la société civile.
Le conseil territorial de la jeunesse de Rutshuru qui se base sur les faits a sorti un communiqué le 31 janvier dernier, dans lequel il dénonce une entrée massive et clandestine des soldats UPDF sur le sol congolais en vue de donner un coup de main à la rébellion.
Dans ce document, le CTJ parle de plusieurs militaires ougandais bien armés qui franchissent la frontière de Kitagoma, dans le groupement Busanza en vue de rejoindre le front et combattre le Congo au côté du M23.
Les mêmes informations sont corroborées par les forces vives du Nord-Kivu qui renchérissent que l’objectif est de s’emparer de la cité de Saké et de la ville de Goma.
« Il y a vraiment un renforcement intense des RDF et un renforcement intense des UPDF qui traversent la douane de Kitagoma et se dispatchent sur différentes lignes de front, notamment à Mabenga, à Tongo pour aller vers Mweso. L’objectif est d’aller prendre Saké et encercler Goma« , explique John Banyene, président de la société au Nord-Kivu.
L’Ouganda est clairement accusé alors que dans le nord, il combat, au côté des FARDC, les ADF. Une certaine opinion a souvent récusé cette mutualisation avec un pays qui souffle le chaud et le froid en donnant l’impression d’être du côté de la RDC vers Beni mais en la poignardant dans le dos vers le sud.
Mais, il faut rappeler que le soutien de Kampala au M23 en 2012 et 2013 n’était pas à démontrer. L’Ouganda et le Rwanda étaient effectivement les parrains de cette rébellion. Ce qui pousse nombreux Congolais à soutenir que Museveni ne peut être innocent dans la situation qui déchire aujourd’hui le Nord-Kivu.
Charles Mapinduzi
