Nicolas Kazadi, le puissant ministre des finances de Félix Tshisekedi, refuse d’encaisser dans le dossier sur la surfacturation des forages d’eau et des lampadaires en République démocratique du Congo. Pourtant, des indices de culpabilité sont avérés et ne permettent à personne de pouvoir s’échapper.
Après avoir été cité plusieurs fois dans des dossiers similaires, Kazadi que nombreux considèrent comme un chien de chasse du président congolais est, cette fois, dans de sales draps d’où il ne réussira pas à s’en tirer sans y laisser ses plumes.
Alors que le coût d’un forage est globalement de 20.000$, s’il l’on s’en tient même aux affirmations de Moïse Katumbi, le ministre des finances et celui du Développement rural ont accepté de débloquer des fonds afin qu’un forage soit mis sur pied contre 256 mille dollars. Quel scandale diabolique !
L’affaire est maintenant sur toutes les lèvres en République démocratique du Congo. Des Congolais attendent que les coupables soient dénichés et punis par la justice congolaise. En effet, le dossier est trop brûlant.
Pour se dédouaner, Nicolas Kazadi a mentionné à la presse qu’il n’était pas le responsable du scandale. En plein briefing de presse avec Patrick Muyaya le mercredi 24 avril dernier, le financier congolais a pointé d’un doigt accusateur le FCC de Kabila sous le gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba avec ses ministres des finances Sele Yalaguli et Justin Bitawira.
Ils sont accusés comme étant les concepteurs de ce projet qui devrait coûter 400 millions de dollars au trésor public pour 1000 forages et centres de traitement d’eau.
« C’est un dossier qui a été signé, boutiqué avant nous sous le premier ministre Ilunkamba par un ministre du Développement rural qui n’est pas l’actuel et puis, il a signé, c’est passé au marché public, validé, c’est passé chez le premier ministre puis validé, et ça arrive juste au moment où nous arrivons aux affaires. Et le ministre actuel nous ramène le dossier en disant : il faut avancer ce dossier », a-t-il expliqué.
Mais, à en croire une source, l’ex-ministre des finances sous Ilunkamba, Sele Yalaguli, avait réalisé que le projet était trop coûteux et avait refusé de décaisser les fonds. Le premier décaissement a donc été fait sous Nicolas Kazadi.
Et, au sujet des lampadaires en ville de Kinshasa, le ministre congolais des finances explique que « c’est un dossier qui m’a été emmené sur la table. Ce n’est pas mon dossier. J’ai dit ça au gouverneur Ngobila que c’est à vous de vous justifier de votre marché. Et donc, s’il y a une justification à faire sur ce marché, c’est l’hôtel de ville de Kinshasa ».
Rappelons-le, le ministre d’Etat sortant en charge du Développement rural a signé un scandale en engageant un contrat léonin sans passer par le Conseil des ministres, a-t-il constaté.
A en croire des données parvenues à Partisan-rdc.net, le projet consiste à placer des forages dans les milieux ruraux. Et, c’est là que les faits deviennent scandaleux : François Rubota a surtaxé le forage avec une machine d’eau en le fixant à 256.000 dollars américains.
Des experts du domaine soutiennent qu’un forage coûterait jusqu’à 20.000$ ou, pour les plus radicaux, quelque 30 mille dollars américains. Cependant, le ministre d’Etat a décuplé le coût, question de tirer son épingle du jeu.
A en croire notre source, la société Stever de Mike Kasenga et de Samba Batshili est mise en contribution. Pourtant, en creusant dans le passé, Mike Kasenga a été emprisonné dans une affaire des routes alors que Samba Batshili reste toujours interdit de quitter le pays dans un dossier des lampadaires.
On renchérit que le groupe a touché 80 millions de dollars pour 300 forages au prix de 256.000$ chacun et jusqu’ici, moins de 20 forages ont été réalisés à Kinshasa et à Kisangani alors que le groupe a déjà été payé depuis 2022.
La République démocratique du Congo est ni plus ni moins un pays à détournements. Pourtant, des dossiers chauds qui exigent des fonds souffrent toujours. Sur le plan sécuritaire, les déplacés de guerre crèvent de faim et le gouvernement semble ne pas intervenir faute de moyens alors qu’à côté, des membres de l’exécutif se gavent de nourritures.
Charles Mapinduzi