Entre dire le droit en restant une case au milieu du village et obéir aux dictats du pouvoir de Kinshasa, la Cour constitutionnelle a opéré son choix. Contre toute attente, Félix Tshisekedi qui a pourtant trempé dans ce qu’on qualifierait d’usurpation d’identité est resté maintenu dans la course à la présidentielle.
Le lundi 30 août dernier, elle a rendu son verdict. Et, en dépit de la démonstration magistrale de la défense de l’opposant Seth Kikuni, la Haute Cour a rejeté la requête pour l’invalidation du président sortant. Déjà, peu avant, on la soupçonnait d’être à la manœuvre pour aider Félix Tshisekedi à s’accrocher au pouvoir de n’importe quelle façon, quoi qu’il arrive.
Son arrêt du lundi dernier semble déjà un premier signe dans la mauvaise direction. Et, Seth Kikuni l’a compris. Ce dernier se souvient que les juges de la Cour avaient été investis par le chef de l’Etat et soutient que ceux-ci tentent le tout pour tout afin de lui rendre l’ascenseur. Au lieu de dire le droit, les juges se sentent plus redevables à celui qui les a nommés, estime-t-il.
« Après avoir suivi le dispositif de l’arrêt RCE 009/PR rendu ce 30 octobre par la Cour constitutionnelle déclarant notre requête recevable mais non fondée, nous comprenons que la Cour ne pouvait nullement scier l’arbre sur lequel elle est assise, car ses membres ont été investis par une ordonnance présidentielle signée par monsieur Tshisekedi Tshilombo Félix-Antoine« , note l’opposant.
Cependant, en dépit d’arrêts toujours inattaquables de la Cour malgré leurs irrégularités, le président du parti Piste pour l’Emergence ne s’avoue pas vaincu. Il persiste et signe sur l’usurpation de l’identité par le candidat du régime : Tshisekedi Tshilombo Félix Antoine est différent de Tshisekedi Tshilombo Félix, insiste-t-il, tout en regrettant que les juges aient accepté de vendre leur dignité pour du pain
« Une identité pirate et usurpée qu’il a lui-même avouée à travers ses avocats en pleine audience publique. L’histoire retiendra qu’il s’agit là d’une Cour aux ordres qui vient de se dédire et de contredire ses propres arrêts de 2019 ayant proclamé élu Tshisekedi Tshilombo Félix. Nous remercions le peuple qui a accordé une attention soutenue à ce débat et qui l’a courageusement porté et lui demandons de rester vigilant et mobilisé. Le nom est une institution de police. Il reste sacré. Tshisekedi Tshilombo Félix n’est pas Tshisekedi Tshilombo Felix Antoine« , chute Seth Kikuni Masudi.
Il faut rappeler que tous les 24 candidats validés par la CENI l’ont également été à la Cour constitutionnelle. Celle-ci a par ailleurs dépêché 2 autres compétiteurs. Ce qui remonte à 26 le nombre d’acteurs politiques qui envient la présidence de la République.
Au regard d’arrêts inattaquables de la Haute Cour, les opposants disent donner rendez-vous aux urnes le 20 décembre et promettent une surveillance rigoureuse pour empêcher toute fraude électorale.
Charles Mapinduzi
