C’est inédit dans l’histoire des campagnes électorales en République démocratique du Congo. Cinq ans après son arrivée à la tête du pays, lui qui promettait de combattre les milices qui endeuillent l’Est depuis des décennies, se voit bénéficier de leur appui total.
Que peut-on en dire? Dans l’entendement, un président de la République devrait être l’ennemi no1 des groupes armés dans son pays. Que ces derniers disent le soutenir, qu’ils battent campagne pour lui et qu’ils appellent les Congolais à le soutenir dans les urnes, cela fait réfléchir.
En effet, comme on le sait, depuis l’arrivée de Tshisekedi au pouvoir, les Nations-Unies ont toujours condamné la République démocratique du Congo qu’elles accusent de collaborer avec les milices dont les Maï-Maï et les FDLR rwandais. En marge de la campagne électorale, les faits se précisent de plus en plus.
Pour être clair, Jules Mulumba, leader du groupe armé CMC/FDP également porte-parole d’autres milices actives dans le Nord-Kivu a clairement mobilisé en faveur du président sortant en fin de semaine dernière.
« Il nous a honorés et nous voulons lui rendre la pareille. Il est le seul à avoir reconnu notre bravoure en vingt ans. Nous demandons au peuple congolais de lui renouveler sa confiance« , a-t-il lancé dans un message parvenu à la presse.
Il s’agit d’une déclaration conjointe signée par 15 milices qui sensibilisent pour la réélection de Félix Tshisekedi.
« Unis comme un seul homme, nous déclarons notre soutien total au président de la République, candidat à sa propre succession à la prochaine élection présidentielle du 20 décembre. A cet effet, nous invitons le peuple congolais à se rallier à sa candidature afin de lui assurer un second mandat pour lui permettre d’achever ce qu’il a commencé« , disent-ils.
Il faut dire que ces groupes armés sont essentiellement impliqués dans des crimes odieux contre des populations ainsi que dans des violations des droits de l’homme.
Jusqu’en 2019, le pays avait près de 130 groupes armés. Depuis l’avènement de Félix Tshisekedi, le programme DDRC-s a comptabilisé 252 milices éparpillées au Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, Ituri et Tanganyika.
Au lieu de les combattre, le président congolais les a gâtés. Peut-être est-ce même pour cela qu’ils lui sont reconnaissants. Car, sous son règne, ils librement travaillé sans être inquiétés.
Charles Mapinduzi