Les Tshisekedistes prédisaient un fiasco au ticket Moïse Katumbi en ville de Goma (Nord-Kivu). Bien que minée par une insécurité qui ne dit pas son nom, cette province a vu tous ses principaux leaders politiques (Julien Paluku, Mbusa Nyamwisi et Nzangi Butondo) passés du bon côté de l’histoire (l’Union sacrée) alors que la plupart d’entre eux dénonçaient, sous Kabila, les mêmes antivaleurs que celles vécues aujourd’hui.
Ce qui, dans le fait, témoigne que l’ancien gouverneur du Katanga était supposé n’y avoir aucun soutien majeur à part certains membres d’Ensemble pour la République ou encore les partisans de Matata Ponyo, Seth Kikuni ou encore Franck.
Au regard de ce tableau, les cadres de la mouvance au pouvoir ont attendu que le candidat no 3 à la prochaine présidentielle soit désabusé, honteux et confus. D’ailleurs, pour parvenir à cela, ils ont mis des moyens financiers en jeu en instrumentalisant des badeaux ainsi que quelques jeunes de l’UDPS selon de nombreux témoignages recueillis par Partisan-rdc.net.
A ce sujet, un ministre du gouvernement national, ex-Katumbiste passé à l’Union sacrée, est particulièrement cité dans la manœuvre pour déstabiliser l’opposant Malheureusement, peine perdue.
Car, en dépit de toutes les démarches sordides entreprises, Moïse Katumbi a conquis Goma et ses environs. Dans l’opinion, des Gomatraciens estiment que le temps du mot d’ordre est déjà révolu. Les leaders qui dictaient la marche à suivre risquent d’être désemparés.
Face à la misère, à l’insécurité, à la dépréciation du dollar, à la corruption, au clientélisme et au népotisme au sommet de l’Etat, nombreux espèrent vivre enfin le changement à travers le quatuor Katumbi-Kikuni-Matata-Diongo.
De l’aéroport de Goma jusqu’au stade Afia où s’est tenu le meeting électoral, Moïse Katumbi a été porté en triomphe. Même de nombreux déplacés coincés dans des camps de fortune autour de Goma ont tout abandonné pour venir accueillir celui qu’ils considèrent comme le Messi, leur Messi.
Ils ont déploré leurs conditions de vie et ont dénoncé le fait que Kinshasa les ait oubliés. Un d’entre eux a même peint la misère dont ils sont victimes dans ces camps, parlant de la faim, du manque d’eau ou encore des soins de santé puis a soutenu que Moïse Katumbi était celui de qui ils attendent des solutions dès son élection à la tête du pays.
Le quatuor Katumbi-Kikuni-Matata-Diongo s’est ainsi emparé de Goma. Dans un stade Afia archicomble, le candidat no 3 a encore mis à nu les faiblesses du régime. Il a notamment rappelé son incapacité à sécuriser les Congolais et a garanti qu’une fois élu, il mettrait tous les moyens conséquents pour imposer la paix en seulement six mois.
Il faut dire que l’ex-gouverneur est attendu à Butembo et Beni, toujours au Nord-Kivu. Selon des informations entrecoupées, les leaders tshisekedistes tiennent à saboter la campagne de l’opposant. Ils redoutent que ce dernier mobilise des masses sans aucun soutien majeur et que Félix Tshisekedi doute de leur vraie influence dans la contrée.
Charles Mapinduzi
