Les 2 mois avant la présidentielle de décembre prochain sont très décisifs pour les candidats en lice. L’opposition accuse Félix Tshisekedi d’être à la manœuvre pour que soient débarqués ses challengers afin de s’offrir un couloir libre et se maintenir au trône sans avoir respecté les règles du jeu. Cependant, comme le dit un jargon populaire, le piégeur vient d’être piégé.
En effet, le chef de l’Etat congolais risque d’être le premier à être disqualifié pour une affaire qui frise le faux et l’usage de faux en écriture, la fraude et l’inscription pirate d’une candidature. Pour être clair, ce lundi 23 octobre, l’opposant Seth Kikuni a saisi la Haute Cour pour illustrer, point par point et de façon magistrale, les irrégularités de la candidature de Félix Tshisekedi.
Le requérant rappelle à l’attention des juges de la Cour constitutionnelle que le 19 octobre dernier, la CENI a publié la décision no 116/CENI/AP/2023 portant publication de la liste provisoire des candidatures déclarées recevables et irrecevables à l’élection du président de la République. Mais qu’en lisant le document, on note, au no 20, le nom de Tshisekedi Tshilombo Félix Antoine, en lieu et place de Tshisekedi Tshilombo Félix, nom que la même Haute Cour, lors de la publication des résultats de la présidentielle de décembre 2018, avait proclamé vainqueur le 19 janvier 2019.
« Il est curieux qu’une même personne physique se présente à 2 cycles électoraux avec 2 identités différentes, donc 2 êtres juridiques distincts, sans produire, à l’appui de son actuelle candidature, le jugement portant modification ou changement de son nom », fait-il remarquer à la Haute Cour.
Seth Kikuni mentionne et estime que pour répondre aux conditions de recevabilité de sa candidature, le président sortant a certainement rempli un CV détaillé puis a produit une attestation de service rendu comme l’exige la loi, justifiant ainsi une expérience professionnelle dans un domaine ou un autre.
Mais, il rappelle à la Cour constitutionnelle que son propre arrêt (arrêt de la Cour) du 19 janvier 2019 qui est inattaquable par nature, Tshisekedi Tshilombo Félix Antoine n’a jamais été président de la République mais bien Tshisekedi Tshilombo Félix. Il accuse ainsi le chef de l’État, candidat à sa propre succession, de fraude et d’inscription pirate de candidature.
« Révèle de la fraude et de l’inscription pirate d’une candidature, le fait pour le candidat Tshisekedi Tshilombo Félix Antoine d’avoir illicitement modifié ou illégalement changé son identité et d’avoir rempli les divers formulaires et fiches d’identité prévues par la loi jusqu’à induire la CENI en erreur au point de déclarer la candidature recevable alors que la même personne physique est enregistrée candidat président en 2018 et identifiée par la même CENI sous une autre identité », étaye le président du parti Piste pour l’Emergence.
Puis, au regard des éléments prédéveloppés, l’opposant Seth Kikuni demande à la Cour constitutionnelle de rejeter purement et simplement la candidature de Tshisekedi Tshilombo Félix Antoine qu’il trouve irrecevable, invalide, nulle et de nulle effet, car irrégulière et inscrite en violation des pertinentes dispositions de la loi électorale en vigueur.
Que va donc faire la Cour constitutionnelle face à ces évidences qui ne relèvent aucun doute. Les juges sont donc placés devant leur propre conscience pour prouver leur indépendance.
Charles Mapinduzi