Félix Tshisekedi et son Union sacrée n’ont rien vu venir. Absolument pas. Si toutes leurs armes ont été forgées pour nuire à Matata Ponyo, Delly Sesanga, Moïse Katumbi, Martin Fayulu ou encore Denis Mukwege, les caciques de la mouvance au pouvoir n’ont nullement soupçonné qu’une cartouche très décisive restait encore dans le carquois de l’opposition : Seth Kikuni Masudi.
Méthodique, serein mais pas hâtif, le président du parti Piste pour l’Emergence est resté insondable jusqu’au dernier jour du dépôt des candidatures à la présidentielle. Sa discrétion sur ses intentions de s’engager dans la course au palais de la nation a désorienté la coalition au pouvoir jusqu’à ce que le jeune économiste de 42 ans, présidentiable de part son profil, son engagement et sa détermination, leur impose un coup fatal.
Seth Kikuni se présente aujourd’hui comme une vraie épine sous le pied du régime, en plus du bilan peu fameux qu’on met à l’actif de Félix Tshisekedi. L’Union sacrée aura bien tout privatisé pour se maintenir au pouvoir : CENI, Cour constitutionnelle, services de sécurité, finances publiques, etc., mais elle aura oublié un tout petit détail que cet opposant a brandi aux yeux du monde et qui pourrait coûter la présidence au président sortant.
La requête pour l’invalidation de la candidature de Félix Tshisekedi est le carcan duquel les tenants du pouvoir de Kinshasa ne sauront se libérer. Les faits sont là et la communauté nationale et internationale en est témoin. A moins que la justice congolaise via la Haute Cour dont le président est soupçonné d’être au service du régime, décide de ne pas dire le droit et de servir ses intérêts personnels.
Mais, l’opposant congolais est convaincu que sa démarche paiera, car, quand bien même le régime compterait sur la CENI et la Cour constitutionnelle, il ne devrait pas oublier qu’une créature peut échapper à son créateur, surtout dans ce contexte où la pression populaire va ascrecendo.
« Je reste convaincu que Tshisekedi Tshilombo Félix Antoine sera invalidé. Nous irons aux élections sans le candidat unique de l’Union sacrée de la nation. Je reste convaincu que la Cour constitutionnelle va dire le droit« , a lancé Seth Kikuni, à l’issue de l’audience publique relative aux contentieux électoraux, tenue vendredi dernier à la Cour constitutionnelle.
Avant le lundi 30 octobre, jour annoncé par la Haute Cour pour rendre son verdict, les cauchemars ne peuvent que se succéder au sein de l’Union sacrée. Tous les acteurs autour de Félix Tshisekedi réfléchiraient sur quel pourrait être leur sort si leur champion était éliminé de la course, au moment où tous les signaux semblent attester que Tshisekedi sera débarqué de la course.
Charles Mapinduzi