Le séjour de Félix Tshisekedi à la Cité de l’Union africaine est maintenant finissant. Quand, en janvier 2019, Joseph Kabila lui passait le témoin, le fils du sphinx de Limete n’avait imaginé que 5 ans étaient aussi courts quand on est président de la République.
Les jours sont passés très vite et, jusqu’à un an de la fin de son quinquennat, Tshisekedi n’a pas réalisé que décembre 2023 arrivait et qu’il devrait défendre son bilan puis solliciter un autre mandat.
Trop d’amateurisme et de clientélisme ont caractérisé sa gouvernance, de sorte qu’au lieu de servir le pays pour être ce digne fils d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le président sortant s’est perdu dans la jouissance, les voyages, l’impunité et l’autosatisfaction.
Il a fallu attendre le dimanche 19 novembre, jour qui a marqué le début de la campagne électorale pour que Tshisekedi fils se rende à l’évidence. Lors de ses tournées électorales, le candidat no20 a alors réalisé qu’il n’avait apporté ni de l’eau, de l’électricité, de l’emploi, des infrastructures, ni la paix. Tout est resté comme il l’a rencontré en arrivant au pouvoir.
Plusieurs provinces sur les 26 que compte le pays lui sont restées inconnues durant tout le quinquennat, du simple fait que lui a préféré l’étranger à son propre État. A l’intérieur du pays, les Congolais lui ont rappelé son incompétence et son incapacité à diriger le géant endormi au cœur de l’Afrique.
Au lieu que les foules s’entassent pour écouter leur président, elles se sont précipitées au lieu du meeting pour exprimer leur désaveu à sa candidature. Par moment, le chef de l’État a été contraint d’interrompre ses adresses populaires face à l’hostilité du public venu l’accueillir.
En seulement moins de 2 semaines, Félix Tshisekedi est maintenant conscient qu’il a gaspillé son quinquennat à tourner dans le monde au lieu de se pencher sur les vrais problèmes de son état. Malheureusement, rien n’est plus récupérable. En seulement moins de 20 jours, il ne peut savoir changer la donne.
Le constat ne peut être amer que, lui qui se pensait toujours bien assis au sein de l’opinion congolaise et qui espérait s’offrir gracieusement un second mandat, est alors désabusé : il est tard et il n’est pas possible de rattraper le temps perdu.

Pendant ce temps, l’opposition ne lui donne aucun répit. Avec l’avancée fulgurante de Moïse Katumbi qui a bénéficié du soutien de Matata Ponyo, Seth Kikuni et Franck Diongo, le régime en place ne sait plus à quel saint se vouer. Avant même les scrutins, il est en train de perdre les élections et il en est conscient.
Une seule voie de sortie reste à Félix Tshisekedi : la fraude électorale. Mais là encore, l’opposition est bien attentive. Et Moïse Katumbi et Delly Sesanga, tous appellent à la vigilance et à une veillée électorale le 20 décembre pour barrer la route à toutes les manoeuvres dilatoires. Félix Tshisekedi est ainsi encerclé et voit la présidence de la République s’éloigner de plus en plus.
Charles Mapinduzi