Martin Fayulu est en train de bien jouer sa partition. Bien avant la campagne électorale, le président de l’ECIDE était soupçonné d’être en contact avec le régime en place pour déstabiliser l’opposition.
Même si son camp tentait de démentir cette affirmation, les jours qui passent et qui rapprochent le pays des joutes électorales apportent de plus en plus des précisions : le candidat malheureux à la présidentielle de 2018 joue bel et bien le jeu du régime en place.

Dès le début, Martin Fayulu s’autoproclamait déjà candidat commun de l’opposition puis tranchait qu’il n’était nullement question qu’il s’allie aux autres qu’il critiqua alors lors d’une de ses tournées au centre du pays. Puis, aux récentes assises de Pretoria (Afrique du Sud), il s’est montré intraitable.
Ensuite, de nos jours, alors que les énergies continuent d’être déployées pour que l’opposition ait enfin une seule tête d’affiche, les Fayulistes sont catégoriques : Martin Fayulu ne pourrait jamais soutenir Moïse Katumbi, soutiennent-ils.
Du coup, au lieu que la guerre ait lieu entre opposition et majorité au pouvoir, elle s’est plutôt transformée en une bataille fratricide entre opposants. Et, les suspicions qui pesaient sur le candidat commun issu des assises de Genève en 2018 ne font que s’avérer. Car, dans ce tiraillement, les partisans de l’Union sacrée apportent tout leur soutien à Martin Fayulu.
Pourtant, depuis l’avènement de Félix Tshisekedi à la tête du pays, celui qui s’appelle affectueusement soldat du peuple a toujours été réputé être l’opposant le plus radical contre le pouvoir en place. D’ailleurs, quand certains opposants aidaient Tshisekedi à obtenir la majorité au Parlement, Fayulu n’était nullement partant.
Toutefois, et c’est ce qui attire la curiosité, le plus radical des opposants bénéficie de toute la sympathie de l’Union sacrée et des Tshisekedistes qui l’encourage à rester sur ses gardes et à s’obstiner dans ses positions de diviser davantage l’opposition.
Des soupçons de plus en plus persistants témoignent que le président de l’ECIDE a été mis dans la poche de Félix Tshisekedi de qui il aurait reçu plusieurs millions de dollars pour éviter que l’opposition se trouve un ticket commun.
Charles Mapinduzi