Dans une dizaine de jours, la République démocratique du Congo devrait se choisir de nouveaux dirigeants et peut-être reconduire ceux qui auront mérité. Cependant, les signaux sont au rouge du côté de la Commission électorale nationale indépendante.
Si Denis Kadima et toute son équipe se montrent rassurants, les faits attestent le contraire. Sur le plan logistique et financier, les scrutins semblent bien intenables selon plusieurs experts. Et, le report devient inévitable.
En cause, le déploiement des kits électoraux se fait à pas pesants, d’autres sont encore à l’étranger (en Afrique du Sud, en Corée et en Chine notamment). Et, indiquent des informations à la CENI, il faut des moyens financiers en cach pour espérer donner au pays les élections.

Mais là encore, quand bien même tout serait débloqué, le temps restant ne permet pas d’atteindre tous les villages du pays.
Le régime en place en est conscient. Sauf qu’à ce stade, la CENI continue de se faufiler et d’attendre pour annoncer le report aux compétiteurs.
A en croire une source bien introduite, une réunion était prévue ce mardi 5 décembre entre Félix Tshisekedi et Denis Kadima. Le chef de l’Etat tient à obtenir de la CENI des rassurances que les élections sont tenables à la date prévues.
La même indiscrétion rapporte que c’est suite à ces doutes que l’Union sacrée n’a pas encore financé ses candidats. Le président congolais attend y voir d’abord clair pour débloquer finalement les fonds en faveur des ambitieux de sa famille politique.
C’est donc à la suite de ces assurances que Félix Tshisekedi devrait alors trancher en faveur ou non de ses candidats qui attendent impatiemment.
Par ailleurs, pour ce qui l’aspect technique, une autre confidence rapporte que le blocage s’observe à la CENI. La République démocratique du Congo a réquisitionné 5 imprimantes chinoises. Cependant, ces imprimeurs exigent 182 millions 630 mille euros pour rendre disponible tout le lot commandé par la CENI.
Une réunion entre la CENI et ces émissaires chinois a eu lieu ce mardi à Kinshasa. Par ailleurs, Balloré qui devrait organiser la logistique exige à son tour 62 millions 830 mille euros. Les discussions demeurent en cours au sujet du déblocage de ces fonds. Cependant, Denis Kadima dit n’avoir pas cet argent pour permettre à la situation de s’accélérer.
« Si on paie les Chinois ce mardi 5 décembre, l’argent arrivera en Chine le 8 décembre. Le même jour, on commencera à imprimer et à livrer le 12 décembre. C’est le lot prêt à être exporté de la Chine vers la RDC. Balloré met les cargos en action le 11 décembre pour livrer le 13 décembre. Jusque-là, c’est possible. Malheureusement, Kadima se gratte la tête et dit n’avoir pas d’argent« , indique-t-on.
Les Chinois devraient alors quitter le pays ce mercredi 6 décembre, avec ou sans compromis pris avec la CENI. Ce qui rend de plus en plus hypothétiques les prochaines élections.
Charles Mapinduzi