Jusqu’ici, Félix Tshisekedi se montrait jusqu’au-boutiste. Aux questions de la presse et à chaque fois que l’occasion s’offrait à lui, le chef de l’Etat donnait des garanties sur sa volonté de libérer les territoires conquis par le M23.
Mais, à un mois de la tenue des scrutins, le successeur de Kabila se montre au bout de ses stratégies : il n’y aura pas de miracles pour les territoires de Rutshuru, Masisi et même une certaine partie de Nyirangongo. Le président congolais a accepté la défaite.
Dans une interview accordée aux médias français RFI et France 24, Tshisekedi a clairement affirmé que rien n’était plus possible. Si les élections il y aura dans cette partie, ce devrait être des mois plus tard ou peut-être pas. Pour ce qui est de décembre, les Congolais de la contrée doivent tourner la page et avaler la pilule si l’on s’en tient aux affirmations du premier des Congolais.
Puis, en marge, il a de nouveau fait une nouvelle promesse, celle d’un travail pour libérer les zones sous contrôle rebelle alors que son quinquennat est finissant et que rien ne garantit encore qu’il pourrait être reconduit. Félix Tshisekedi s’est enfin montré défaitiste.
« Malheureusement, pour Rutshuru et Masisi, je ne crois pas que ça pourrait se faire. Qu’à cela ne tienne, nous allons continuer pour libérer ces localités, ramener nos compatriotes et imposer cette paix. Mais, en même temps, il y a le processus électoral qu’il faut continuer et amener à son terme« , dit-il
Au sujet des élections, bien que n’étant pas président de la CENI, le chef de l’Etat ne sait pas encore avec exactitude si les scrutins se tiendront le 20 décembre. Lui le garant du bon fonctionnement des institutions semble dubitatif et imprécis.
« A ce stade, nous le gouvernement, nous n’avons encore reçu aucune indication selon laquelle il n’y aurait pas d’élections. Tout porte à croire que ça va se passer le 20 décembre« , a-t-il lâché.
Il faut rappeler que la campagne électorale doit débuter le dimanche prochain. Les états-majors des partis et regroupements politiques sont en alerte maximale. Les opposants, eux, tentent de faire un front commun pour faire face au régime en désignant un ticket commun.
Mais, dans l’Est, la rébellion du M23 continue de faire rage. Trois territoires du Nord-Kivu sont sous son emprise. Malgré les promesses du gouvernement congolais de libérer la zone, rien de tel n’a été fait, de sorte que ni les élections ni même l’enrôlement ne pourrait s’y tenir.
Charles Mapinduzi
