Des signes avant-coureurs attestent que les élections pourraient bien être intenables en décembre prochain en dépit d’assurances qui ne rassurent pas de la Commission électorale nationale indépendante.
Dans ce cas, les institutions en place seraient tombées dans l’illégitimité et rien ne pourrait justifier que Félix Tshisekedi reste au pouvoir. Même si la constitution reconnaît que le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation du nouveau président élu, les autorités de Kinshasa doivent trouver une brèche pour se maintenir au delà de 2024 au risque de se faire « lyncher » par l’opposition politique.
Face à cette évidence, une confidence affirme que Kinshasa y réfléchit et y travaille déjà, bien qu’encore dans les coulisses. Et comme par jurisprudence, le régime Tshisekedi pense à emprunter la voie de Kabila d’entre 2016 et 2018 : le dialogue, question de mettre toutes les sensibilités politiques autour d’une table et les amener à accepter le glissement.
« Jusqu’à ce moment, non seulement la problématique sécuritaire et financière pose problème mais celle de la logistique également avec acuité. Voilà pourquoi le défi lancé à la CENI devient une équation irréductible au second degré. Le fait que le déploiement ne va plus se réaliser à temps réel, l’idée du glissement devient plausible scientifiquement », avance une source.
A l’en croire, les tenants du pouvoir de Kinshasa envisageraient ainsi de reporter les scrutins en 2024, question de baliser le terrain à leur prochaine tenue.
« Une autre idée serait née, celle d’organiser les élections avec un décalage. Donc, à la fin du mois de février mais la question reste celle de comment arriver à mettre d’accord tout le monde sur un autre calendrier. Il paraît que le président aurait conçu une réunion d’harmonisation pour non seulement régler le conflit entre le président de la CENI, son secrétaire exécutif et d’autres membres pour taire leurs différends mais aussi étudier profondément la question pour dégager les éléments de langage par rapport au décalage qui pourrait avoir lieu et dégager les solutions idoines. Donc, l’organisation des élections le 20 décembre devient hypothétique », explique-t-elle.
La CENI a toujours avancée de contraintes qui l’empêcheraient de respecter les délais qu’elle a fixés. Il s’agit des contraintes logistiques, sécuritaires, matérielles et financières.
Charles Mapinduzi