Arrivé tambour battant à la tête de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi qui portait l’espoir de tout un peuple a vite déçu. Lui qui était très critique à l’égard de la gouvernance de son prédécesseur au sujet d’embouteillages monstres dans la capitale, est resté l’ombre de lui-même 5 ans après.
Dès 2019, l’ex-opposant a mis en place un programme de ses 100 premiers jours, programme qui incluait notamment la construction de sauts-de-mouton à Kinshasa. C’était la stratégie pour tenter de désengorger la circulation dans la ville.
Malheureusement, la solution n’a pas vite été trouvée, des fonds alloués aux travaux du programme du président ont systématiquement été détournés de sorte que jusqu’à aujourd’hui, Kinshasa continue de faire face à des embouteillages à vous endormir debout.
Conscient de son incapacité à résoudre le problème alors que son mandat est finissant, Félix Tshisekedi a pensé à une voie de sortie que de nombreux Congolais trouvent inappropriée et inadéquate.
Depuis juillet 2023, les autorités congolaises ont lancé un nouveau projet pour amener des téléphériques à Kinshasa. Pour elles, il s’agit d’une démarche pour soulager la ville de ses embouteillages en introduisant une ligne de transport aérien par câble.
En effet, les téléphériques sont des systèmes de transport par câble qui permettent de déplacer des personnes ou des marchandises sur de longues distances, en franchissant des dénivelés importants ou des obstacles naturels tels que des montagnes ou des vallées. Les téléphériques sont composés de cabines suspendues à un ou plusieurs câbles, qui sont entraînés par des moteurs. Ils peuvent être utilisés à la fois pour le transport de passagers dans le cadre de loisirs ou de tourisme, ainsi que pour le transport de marchandises dans certaines régions montagneuses ou isolées.
De ce jour, alors qu’il reste un mois au régime de Kinshasa (sauf s’il est réélu), des informations parvenues à Partisan-rdc.net rapportent que le projet est maintenant trop poussé. Face au transport routier presqu’en panne suite à l’insuffisance des moyens de transport et même des voies, surtout à Kinshasa, ville dont la population est aujourd’hui estimée à plus de 15 millions d’habitants, le gouvernement espère apporter un ouf de soulagement.
« Ce projet ambitieux s’inscrit pleinement dans la vision du chef de l’Etat qui s’est engagé à développer les infrastructures de transport en RDC pour soutenir la croissance économique et améliorer la qualité de vie de la population. Nous avons lancé ce projet. Une étude préalable a été faite. Nous sommes tombés sur l’opportunité« , déclarait déjà, en juillet dernier, le ministre Guy Loando, ministre congolais de l’aménagement du territoire.
Plus de 4 mois après, et au moment où le gouvernement congolais tient à oser, le projet est trop critiqué.
« Les lignes du train urbain de Kinshasa sont encore là même si par endroit, on y a construit et les Chinois y ont fait passer du goudron comme à Kintambo. Les téléphériques, c’est bon pour la Suisse et c’est démodé. Même au Japon où c’est très accidenté comme en Italie, les téléphériques sont touristiques et non pour un transport urbain« , commente un Congolais, très critique vis-à-vis du projet.
D’autres critiques s’étonnent de l’initiative. Mais en plus, des internautes rappellent la difficulté en desserte en électricité à Kinshasa avec des coupures instantanées.
« Félix Tshisekedi a visité le monde entier. C’est dans quelle ville où il a vu les autorités combattre les embouteillages avec des téléphériques« , se questionne un autre avant qu’un autre encore ne renchérisse.
« Le courant est-il au courant de ce projet qui a besoin d’une bonne quantité du courant ? Les téléphériques fonctionnent dans la plupart du temps grâce à des moteurs électriques. Et c’est votre courant d’Inga qui sera utilisé« , se questionne-t-il..
Si pour le régime, il s’agit d’un projet ambitieux, des Congolais, eux, le trouve démodé et encourage Kinshasa à penser à des méthodes plus rigoureuses pour mettre fin aux embouteillages dans la capitale, en s’inspirant notamment d’autres États.
Charles Mapinduzi
