
Dans l’opinion congolaise, certains présentent déjà Félix Tshisekedi comme un vrai désastre, un fléau. L’opposant Seth Kikuni le décrit comme dangereux et manipulateur. Et, la campagne électorale continue de révéler ce qu’est réellement le président congolais.
Comme on se souviendra, après avoir accédé au pouvoir de façon irrégulière, le 5e dirigeant de l’histoire de la RDC a chargé Joseph Kabila et sa famille politique de lui avoir mis les bâtons dans les roues jusqu’à ce que, en fin 2020, grâce aux billets verts, il mette fin à la coalition au pouvoir qu’il avait mise en place avec son prédécesseur.
A ce temps-là, les Congolais l’ont cru et ont maudit le Front commun pour le Congo de Kabila puis se sont réjouis de voir Félix Tshisekedi seul maître à bord. Sans compter qu’à la même période, Tshisekedi s’est mis à accuser le Covid-19 d’avoir handicapé son action gouvernement avant que, quelques mois après, il parle de la crise entre la Russie et l’Ukraine.
Joseph Kabila parti, son successeur se mit à tourner son canon vers Paul Kagame et son M23. En effet, depuis plus de 2 ans, l’ancien opposant devenu chef d’Etat, ne rate plus aucune occasion de charger le régime de Kigali d’être à la base du malheur des Congolais. Certains ratés du régime, y compris la megestion et les détournements sont justifiés par la guerre dans l’Est.
Ensuite, de ces jours, depuis le début de la campagne électorale, il voit Moïse Katumbi partout. Au lieu de présenter son bilan, Tshisekedi ne brandit que l’ex-gouverneur à qui il colle des étiquettes injustifiées et que lui seul est en mesure de prouver.
Puis, dans la foulée, il charge les députés nationaux. Pour lui, ces derniers ne lui ont pas facilité la tâche. D’ailleurs, sans passer par 2 chemins, il veut que ceux-ci soient remplacés dans les urnes le 20 décembre.
Pourtant, plus de 300 députés, soit plus de 60% des élus de 2018 sont aujourd’hui étiquetés Union sacrée. Depuis la fin de la coalition FCC-CACH, ces députés ne font que lui faire des courbettes au lieu de servir le peuple.
D’ailleurs, pour s’assurer que ces élus sont dans sa poche, Félix Tshisekedi n’a pas arrêté de les gâter en leur dotant des véhicules palissades pimpants neufs, des salaires colossaux estimés à 21 mille dollars tous les mois, des primes supplémentaires, notamment celles liées au maintien de l’état de siège au Nord-Kivu et dans l’Ituri, etc.
Tout ceci, en dépit de la grogne populaire qui exigeait des comptes aux représentants du peuple. Aujourd’hui, en pleine campagne électorale, alors que les Congolais attendent qu’il présente le bilan de son quinquennat, le président sortant charge ces députés qui l’ont accompagné contre vents et marées jusqu’à se faire des ennemis dans l’opinion.
« Il faut changer cette fois-ci vos députés, car les anciens ne m’ont pas facilité la tâche », a-t-il lancé mercredi dernier à Kabinda, chef-lieu du Lomani (Centre du pays) où il a séjourné en marge de sa campagne électorale.
Depuis le début de son mandat, Félix Tshisekedi n’a jamais avoué son échec. S’il s’approprie les réussites, il dédie tous ses ratés aux autres. Aujourd’hui, c’est donc au tour des députés nationaux de recevoir leur dose alors que ce sont même ces derniers qui battent campagne pour se réélection. C’est peut-être compte tenu de ces attitudes que Seth Kikuni a prévenu que le successeur de Kabila était un manipulateur.
Charles Mapinduzi